P1. Introduction
SCIENCE POLITIQUE
P1 : L’OPINION PUBLIQUE ET LE VOTE
Ce que dit le programme :
Comment se forme et s’exprime l’opinion publique ?
- Comprendre que l’émergence de l’opinion publique est indissociable de l’avènement de la démocratie : d’abord monopole des catégories « éclairées », l’opinion publique est désormais entendue comme celle du plus grand nombre.
- Comprendre les principes et les techniques des sondages, et les débats relatifs à leur interprétation de l’opinion publique.
- Comprendre comment le recours fréquent aux sondages d’opinion contribue à forger l’opinion publique et modifie l’exercice de la démocratie (démocratie d’opinion) et de la vie politique (contrôle des gouvernants, participation électorale, communication politique).
Voter : une affaire individuelle ou collective ?
- Être capable d’interpréter des taux d’inscription sur les listes électorales, des taux de participation et d’abstention aux élections.
- Comprendre que la participation électorale est liée à divers facteurs inégalement partagés au sein de la population (degré d’intégration sociale, intérêt pour la politique, sentiment de compétence politique) et de variables contextuelles (perception des enjeux de l’élection, types d’élection).
- Comprendre que le vote est à la fois un acte individuel (expression de préférences en fonction d’un contexte et d’une offre électorale) et un acte collectif (expression d’appartenances sociales).
- Comprendre que la volatilité électorale revêt des formes variées (intermittence du vote, changement des préférences électorales) et qu’elle peut refléter un affaiblissement ou une recomposition du poids de certaines variables sociales, un déclin de l’identification politique (clivage gauche/droite notamment) et un renforcement du poids des variables contextuelles.
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Accroche : Opinion publique et insécurité
Comment l'opinion "ressent"-elle la délinquance et l'insécurité ?
Ce que dit le programme :
Comprendre et illustrer la distinction entre déviance et délinquance. Comprendre et illustrer les difficultés de mesure de la délinquance.
1 semaine (4 heures) |
Quelle est la différence entre déviance et délinquance ?
https://www.youtube.com/watch?v=2qyKP2xiWWU
La déviance* est un comportement de transgression des normes sociales, de ce qui est considéré comme "normal" par la société ("écart à la norme").
La délinquance* est une forme particulière de la déviance qui a pour particularité de transgresser le code légal explicite de la société.
Il ne faut pas assimiler déviance et délinquance : la délinquance est donc une forme de déviance mais toutes les déviances ne sont pas délinquantes. La déviance peut signifier l'irrespect de normes sociales qui ne sont pas des normes juridiques. La distinction entre les 2 notions repose donc sur la distinction entre les 2 types de normes.
Cependant il est parfois difficile de les distinguer.
MESURER LA DELINQUANCE
Pourquoi la délinquance est-elle difficile à mesurer ?
=> Comment produit-on les chiffres de la délinquance ?
Document 1 : Les chiffres de la délinquance reflètent-ils la réalité ?
VIDEO. Les chiffres de la délinquance reflètent-ils la réalité ?
Questions :
1) Comment la police peut-elle influencer la construction des chiffres de la délinquance ?
2) Pourquoi le faire ?
La production de données globalisées sur l'évolution de la délinquance est l'objet de critiques parce que sont amalgamées de multiples variétés d'actes délinquants, lesquels sont pour certains en hausse, pour d'autres en diminution ; on peut agréger ainsi différents types d'atteintes aux personnes (assassinats, viols, coups et blessures, violences verbales), ou aux biens (cambriolages, vols avec effraction, vols de voitures, escroqueries), ou encore d'autres infractions (toxicomanie, absence de papiers en règle, fraude fiscale, etc.)
Ces données sont dépendantes de l'intensité des poursuites et des actes enregistrés (plainte ou main-courante par exemple), c'est-à-dire de ce qui fait l'objet d'une procédure judiciaire ; or les forces de police ne verbalisent pas tout ce dont elles ont connaissance et n'ont pas connaissance de toutes les infractions commises. De nombreuses infractions à la loi pénale ne parviennent pas non plus à la connaissance des institutions chargées de les réprimer en raison du choix de la victime de ne pas porter plainte pour différentes raisons (règlements de comptes entre délinquants, victimes en situation irrégulière, violences conjugales, etc.)
La mesure du niveau de délinquance reste tributaire de la manière de fonctionner des institutions de contrôle social (tolérance vis-à-vis de certains délits, activité plus ou moins intense des services de police) ainsi que de l'attitude des victimes dans un contexte socioculturel donné.
La différence entre la criminalité réelle et sa mesure par les services de police et de justice correspond au chiffre noir de la délinquance.
Une estimation de la valeur de ce dernier peut résulter des enquêtes de victimation ainsi que d'enquêtes sur la délinquance autodéclarée (ou autorévélée). Ces dernières peuvent elles-mêmes donner lieu à une surestimation de la délinquance.
=> Les enquêtes de victimation
L'enquête de victimation ne concerne que les infractions dont sont victimes les particuliers dans la mesure où elle mesure la délinquance perçue par les victimes.
La victimation est déclinée en deux catégories : les atteintes aux personnes et les atteintes aux biens. La technique d'enquête est assez simple dans son principe : on interroge un échantillon représentatif de personnes sur les infractions dont elles ont été victimes.
Au-delà de la collecte de données statistiques, ces enquêtes apportent une meilleure connaissance des caractéristiques socio-démographiques des victimes et de l'importance des préjudices subis, qu'ils soient matériels ou psychologiques. Mais elles ont aussi des limites, en particulier lorsqu'il n'y pas de victime identifiable suite à une infraction (trafic de stupéfiants, faux papiers ou absence de papiers, fraude fiscale, corruption passive, par exemple).
Document 2 : INSECURITE ou SENTIMENT D'INSECURITE
Une question d'opinion ?
DOCUMENT 3 : ILLUSTRATIONS
La violence des mineurs augmente-t-elle vraiment?
La délinquance des mineurs (rapport 2024)
INITIATION A l'EC2/1
DOC1 - QUESTION : Comment ont évolué les déclarations des personnes interrogées entre 2010 et 2013 ?
DOC2 - QUESTION : Différenciez les tendances depuis 2010 exprimées par le document.
DOC3 - QUESTION : Comparez les tendances depuis 2010 exprimées par le document.
DOC4 - QUESTION : Comment ont évolué les violences physiques subies par les femmes depuis 2011 ?
DOC5 - QUESTION : Comment a évolué le taux des crimes et délits pour 1000 habitants depuis les années 80 en France ?
DOC6 - QUESTION : Distinguez le sentiment d’insécurité des femmes en fonction de l’âge depuis 2007 ?
DOC7 - QUESTION : Distinguez les évolutions des violences physiques en France depuis 2010
DOC8 - QUESTION : Quelles sont les grandes évolutions dans les préoccupations des français depuis 2014 ?
Comment reconstruire une analyse de la délinquance ?
Une explIcation sociologique du sentiment d'insécurité
https://www.dailymotion.com/video/xbm0sy
Questions :
a) Sur quels types de faits sociaux, Laurent Mucchielli travaille-t-il ? Quels exemples donne-t-il ?
b) Quelle évolution majeure constate-t-il par rapport à la situation des victimes dans nos sociétés ?
c) Pourquoi un incident subi ou vécu paraît plus grave aujourd’hui ?
d) Quel est alors le vrai diagnostic selon lui ?
e) Quelle est la solution qui en découle ?
f) En quoi cette approche explique-t-il l’écart entre sentiment d’insécurité et insécurité ?
Source : http://www.laviedesidees.fr/Dechiffrer-la-violence.html
DEPASSER L'OPINION ET L'ILLUSION : LA DEMARCHE SCIENTIFIQUE
MATRIX pillule : rouge ou bleue ?
MATRIX : Qu'est-ce que le réel ?
PLATON : l'allégorie de la caverne
L'expression "démocratie d'opinion" désigne un mode de fonctionnement du pouvoir politique dans lequel les décisions sont prises pour répondre aux désirs de l'opinion publique, censée correspondre à celle de la majorité des citoyens. C'est aussi la tendance à recourir aux enquêtes et aux sondages pour orienter les choix politiques avec un plus grande réactivité.
L'émergence de la notion d'opinion publique est liée à l'apparition des sondages. Leurs résultats sont analysés et disséqués. Les moindres variations constatées sur un sujet donné entraînent des réactions quasi immédiates de la part des acteurs concernés, notamment de certains hommes politiques. L'opinion publique devient alors un déclencheur de l'action politique.
Extraits de : La toupie
Problématique du chapitre :
Dans les démocraties, le citoyen est au cœur du projet politique. Il faut donc trouver des instruments et des dispositifs pour qu’il puisse exprimer ses choix, seule légitimité à la décision politique. Si le vote constitue LE moment de l’expression politique, l’avis des citoyens sur les grands thèmes de la vie politique doit être régulièrement connu, en marge des élections, pour que les politiques restent informés et contrôlés par les citoyens. C’est en théorie le rôle des sondages. Quelle est la place de sondages dans la vie politique et l'opinion publique ? Quelles sont les caractéristiques du vote dans le contexte français contemporain ?
Annonce du plan :
« L’opinion publique » => Comment se forme et s’exprime l’opinion publique ? (cf P11)
« Le vote » => Voter : une affaire individuelle ou collective ? (cf. P12)
P1-1. Comment se forme et s’exprime l’opinion publique ?
P1-2. Voter, un acte individuel ou collectif ?
Les notions clés du chapitre :
Opinion publique*, sondage d’opinion*, taux d’inscription*, abstention* , taux de participation* , taux d’abstention*, volatilité électorale*
La carte-guide du chapitre :
Le poly du chapitre :