E2. Introduction
SCIENCE ECONOMIQUE
E2 : Les limites du marché
INTRODUCTION
Ce que dit le programme :
Comprendre les notions de surplus du producteur et du consommateur.
Ce que dit le programme : Comment les marchés imparfaitement concurrentiels fonctionnent-ils?
Comprendre, à l’aide d’exemples, les principales sources du pouvoir de marché (nombre limité d’offreurs, ententes et barrières à l’entrée).
Comprendre ce qu’est un oligopole et, à l’aide du dilemme du prisonnier, pourquoi les firmes en oligopole ont intérêt à former des ententes.
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Ce que dit le programme : Quelles sont les principales défaillances du marché ?
Comprendre que le marché est défaillant en présence d'externalités et être capable de l'illustrer par un exemple (notamment celui de la pollution).
Comprendre que le marché est défaillant en présence de biens communs et de biens collectifs, et être capable de l'illustrer par des exemples.
Connaître les deux principales formes d'information asymétrique, la sélection adverse et l'aléa moral, et être capable de les illustrer par des exemples (notamment celui des voitures d'occasion pour la sélection adverse et de l'assurance pour l'aléa moral). Comprendre que la sélection adverse peut mener à l'absence d'équilibre. |
Accroche du chapitre : CE QU’APPORTENT L’EQUILIBRE DU MARCHE EN CP AUX ACTEURS ECONOMIQUES
Pourquoi y a-t-il des gains à l'échange* à l'équilibre* ?
Document 1 : L'avocat et la secrétaire selon P. Samuelson
La métaphore de Samuelson dans l'Economique pour évoquer cet argument de Ricardo est célèbre : supposons qu'un brillant avocat envisage de recruter une secrétaire pour dactylographier rapport, courriers et autres documents qu'il doit produire à longueur de journée. Il auditionne 10 secrétaires dans la journée, chacune subissant un test de dactylographie. A son grand dam, il réalise que celles-ci sont moins performantes dans ce domaine que lui-même (...) Samuelson nous dit très justement que comme l'avocat est incomparablement plus performant qu'un dactylo sur le plan du droit relativement à son écart de performance en matière de dactylo, il reste de leur intérêt commun que l'avocat embauche n'importe laquelle de ces secrétaires si cela lui permet de se consacrer à son domaine d'excellence, en l'occurrence le droit.
Extraits de : "Paul Samuelson, HOS et l'hyperspécialisation des économistes", Expeconomics : le blog économique de Laurent Denant-Boemont, 2008
Questions :
1) Quelles sont dans cet exemple les compétences de l'avocat et de la secrétaire ?
2) Quelle est l'activité économique qui rapporte le plus ? Pourquoi ?
3) Pourquoi l'avocat a -t-il quand même intérêt à recruter une secrétaire ?
4) Pourquoi parle-t-on de « spécialisation » dans ce cas ?
5) Quel est ici l'échange marchand ?
6) De quoi dépend-t-il ?
7) Quel est le gain de l'avocat dans cette opération ? Celui de la secrétaire ?
L’équilibre permet des gains à l’échange* pour les acteurs du marché : ils obtiennent plus de biens et de services que dans un cadre non concurrentiel. Les offreurs trouvent plus de clients et les demandeurs plus de produits à meilleur marché.
La somme des surplus à l’équilibre correspond aux gains à l’échange : tout ce que offreurs et demandeurs gagnent à l’équilibre relativement à toute autre situation.
La somme des surplus est maximisée à l'équilibre.
Les économies de marché sont organisées de telle sorte que chacun, se spécialisant dans une activité professionnelle pour laquelle il a des compétences, peut obtenir par son travail les moyens économiques (en monnaie) qui lui permettent ensuite d'acquérir les biens et services qu'il n'a pu produire en ne se consacrant qu'à son activité professionnelle.
L'échange marchand aboutit donc à une division générale du travail reposant sur la spécialisation.
Ce raisonnement peut être étendu au niveau international dans le cadre de l’échange entre pays. Ce sont les gains à l’échange qui peuvent justifier le libre-échange. Deux économistes classiques vont théoriser les vertus du libre-échange et montrer les effets négatifs induits par les corn laws : Adam SMITH et David RICARDO.
La théorie associée aux avantages comparatifs explique que, dans un contexte de libre-échange, chaque pays, s'il se spécialise dans la production pour laquelle il dispose de la productivité la plus forte ou la moins faible, comparativement à ses partenaires, accroîtra sa richesse nationale. Cette production est celle pour laquelle il détient un « avantage comparatif ».
Ce raisonnement est donc transposable au niveau international : on parle alors d'une division internationale du travail (DIT) : chaque pays a intérêt à se spécialiser dans ce pour quoi il a un avantage relatif (ou comparatif) et laisser aux autres pays les autres productions. Ce principe de la spécialisation élaboré en 1817 (Cf. D. Ricardo, Des principes de l'économie politique et de l'impôt) continue à être une référence incontournable pour expliquer les mouvements du commerce international. Néanmoins, certaines théories cherchent à le compléter.
Pourquoi y a-t-il surplus du producteur* et du consommateur* à l'équilibre* ?
A l’équilibre, tous les consommateurs qui acceptent de payer au moins le prix d’équilibre sont certains de trouver un produit. De même, tous les producteurs qui vendent le produit au plus au prix d’équilibre sont certains de trouver un client pour leur produit.
Le surplus du consommateur* est la différence entre ce qu'un consommateur est prêt à payer pour un bien et le montant effectivement payé.
Le surplus du producteur* représente la différence entre le prix auquel le producteur était prêt à vendre un bien et le prix obtenu (le prix d'équilibre).
Dans le cadre du raisonnement en CP, le marché constitue donc la meilleure façon d’organiser l’économie en termes de LIBERTE individuelle et d’EFFICACITE économique.
Problématique du chapitre :
Ces conclusions rendent le modèle de CP normatif : il constitue un horizon à atteindre dans ce cadre car, dans les faits, les marchés tels qu’ils existent ne permettent pas toujours d’aboutir à cette situation d’équilibre, de liberté et d’efficacité.
Le marché comme mode de régulation connaît 2 grands types de limites : il est parfois le lieu de relations de pouvoir au détriment des consommateurs notamment (« marchés imparfaitement concurrentiels ») et il ne constitue pas toujours la meilleure solution au regard d’objectifs économiques, environnement ou sociaux (« défaillances du marché »).
Annonce du plan :
« marchés imparfaitement concurrentiels » => Pourquoi ce type de marché peut nuire aux acteurs de l’économie ? (cf. E2-1)
« défaillances du marché » => Pourquoi le marché n’est-il pas toujours la meilleure solution ? (cf. E2-2)
E2-1. Comment fonctionnent les marchés imparfaitement concurrentiels ?
Les notions clés du chapitre :
surplus du consommateur/producteur*, Pouvoir de marché*, monopole*, oligopole*, ententes*, Externalité*, biens communs*, biens collectifs*, asymétrie d’information*
La carte-guide du chapitre :
Le poly du chapitre :
S'initier à l'EC2