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E2-2. Quelles sont les défaillances du marché ?

 

SCIENCE ECONOMIQUE
E2 : LES LIMITES DU MARCHE

 

 

E2-2. Quelles sont les défaillances du marché ?

 

Ce que dit le programme :

 

Comprendre que le marché est défaillant en présence d'externalités et être capable de l'illustrer par un exemple (notamment celui de la pollution). E221

 

Comprendre que le marché est défaillant en présence de biens communs et de biens collectifs, et être capable de l'illustrer par des exemples. E222

 

Connaître les deux principales formes d'information asymétrique, la sélection adverse et l'aléa moral, et être capable de les illustrer par des exemples (notamment celui des voitures d'occasion pour la sélection adverse et de l'assurance pour l'aléa moral).

Comprendre que la sélection adverse peut mener à l'absence d'équilibre. E223

 

 

 

 

Rappels : Le marché est une institution qui permet de réguler l’économie par la confrontation des offres et des demandes d’un produit. En CP, cette confrontation aboutit à un équilibre, c’est-à-dire un prix qui permet l’égalité entre les quantités offertes et demandées.        

Cependant le marché ne permet pas toujours de trouver cet équilibre ou de créer la meilleure situation possible pour l’économie et la société (optimum) : on parle alors de défaillances du marché*.

Dans quels cas peut-on rencontrer des marchés défaillants ?   

 

 

 

E2-2-1. MARCHE ET EXTERNALITES

Comprendre que le marché est défaillant en présence d'externalités (A) et être capable de l'illustrer par un exemple (notamment celui de la pollution) (B).

 

A) Quels problèmes posent l'existence des externalités ?

 

Document 1 : Les externalités  

 https://youtu.be/cKjJrtwTONU

 

Questions : 
1) Pourquoi l’apiculteur et l’arboriculteur bénéficient-ils tous les 2 d’une externalité positive ?
2) Pourquoi la pollution de l’usine constitue-t-elle une externalité négative ?       
3) Les externalités sont-elles « payées » par ceux qui les produisent ?     
4) Qu’en déduire quant à la régulation marchande ?
5) Comment « intérioriser » l’externalité négative dans ce cas ?     
6) Donnez d’autres exemples d’externalités positives et négatives.

 

 

On dit qu'il y a externalité* pour désigner les effets économiques positifs ou négatifs de l'activité d'un agent économique sur le bien-être des autres agents, sans compensation monétaire. En général, ces effets sont involontaires.

 

On parle d'externalité positive dans le cas d'un gain (par exemple, une usine crée dans un village va attirer des familles qui permettra à l'école d'augmenter le service rendu à l'ensemble de la collectivité), d'externalité négative dans le cas d'une perte (par exemple : la pollution a des externalités négatives parce qu'elle impose des coûts de dépollution à la collectivité).

 

Quel est le problème ?

 

Le marché ne permet pas toujours d'intégrer dans le prix de production les coûts liés aux externalités négatives, ni les gains en cas d'externalités positives. Ainsi, le libre fonctionnement du marché peut inciter à produire des biens à externalités négatives puisque leur coût est minimisé, et n'incite pas toujours à produire des biens à externalités positives puisque leur valeur est minimisée.

 

 https://youtu.be/_LHmJUYO1hw

 

 C'est notamment le cas de la pollution.

 

 

B) Pourquoi la pollution constitue-t-elle une externalité négative ?

 

On appelle pollution une dégradation ou une altération de l'environnement, en général liée à l'activité humaine par diffusion directe ou indirecte de substances chimiques, physiques ou biologiques qui sont potentiellement toxiques pour les organismes vivants ou qui perturbent de manière plus ou moins importante le fonctionnement naturel des écosystèmes. Outre ses effets sur la santé humaine et animale, elle peut avoir pour conséquences la migration ou l'extinction de certaines espèces qui sont incapables de s'adapter à l'évolution de leur milieu naturel.

 

Document 2 : Pollution en Chine Pekin et externalités

https://www.youtube.com/watch?v=rhgvj5dcAqY

https://www.youtube.com/watch?v=6nQzF3h-U4E

 

Dire que la pollution crée une externalité négative, c’est constater que les activités économiques aboutissent à un dommage pour l’ensemble des habitants de la planète, dommage non pris en compte dans le calcul économique effectué par les décideurs.

 

Dans de telles situations, les agents économiques individuels ne prennent en compte, dans leurs décisions, que les coûts et les bénéfices privés de leurs actions, négligeant ainsi les coûts subis par les tiers, donc par la collectivité tout entière. Puisqu’il y a externalité, il y a défaillance de marché en situation de laisser-faire : en présence d’externalité négative, le coût privé est inférieur au coût social, de sorte que l’action à l’origine de l’externalité tend à être choisie de manière excessive au regard de ce qui est socialement souhaitable.

E2-2-2. MARCHE, BIENS COMMUNS, BIENS COLLECTIFS

 

Comprendre que le marché est défaillant en présence de biens communs (A) et de biens collectifs (B), et être capable de l'illustrer par des exemples.

 

A) Pourquoi le marché est-il défaillant en présence de biens communs ?
être capable de l'illustrer par des exemples.

 

Les biens communs* sont des biens qui sont rivaux (leur utilisation par un agent empêche leur utilisation par un autre agent) et non excluables (on ne peut pas en empêcher l’accès). Les ressources halieutiques, les nappes d'eau souterraines, le climat, la biodiversité, etc. sont des biens communs.               

Quel est le problème ?  

 
Compte-tenu de leurs caractéristiques, les agents économiques cherchent à s’approprier le plus possible de ces biens, ce qui conduit à une « sur-exploitation » du bien, particulièrement « tragique » dans le cas des ressources naturelles  tragédie des biens communs »). Par exemple, les zones de pêches exploitées par des compagnies de pèche risquent d’être vite taries.  

Le marché est défaillant dans ce cas car les caractéristiques du bien ne permettent pas de lui donner un prix résultat d’un équilibre qui puisse intégrer le risque possible de disparition du bien

 

 

Illustrations
Document 3 : Des biens commun
s en danger !  

 https://youtu.be/qrgtbgjMfu0

Déforestation - le chant des scies règne :

https://www.youtube.com/watch?v=9LC0IyZg2nk 

À qui profite le miel ? : https://www.youtube.com/watch?v=4dVs95LwVVg

   

B) Pourquoi le marché est-il défaillant en présence de biens collectifs ?
être capable de l'illustrer par des exemples.

 

Les biens collectifs* sont des biens non rivaux (la consommation d’un agent n’empêche pas celle des autres) et non excluables (il est impossible d’en empêcher l’accès). L’éclairage public, un cours de SES, la sécurité sont des biens collectifs.   

 

Quel est le problème ?   


Compte-tenu de leurs caractéristiques, il est difficile de déterminer le prix des biens collectifs : étant disponible pour tous, qui voudrait le payer ? De plus, la prise en charge collective peut répondre à des objectifs d’intérêt général ou d’égalité. Par exemple, une école gratuite permet d’ouvrir l’école à des enfants issus de familles défavorisées dans un but démocratique


Le marché est défaillant dans ce cas car les caractéristiques du bien ne permettent pas de lui donner un prix résultat d’un équilibre qui puisse rendre le bien collectif rentable pour un producteur.            

 

Illustrations  

Document 4 : L’école est finie !

https://youtu.be/neqgJGz08Fw

 

Questions :
1) Pourquoi l’école est-elle gratuite en France ?              
2) Quels seraient les objectifs d’une « privatisation » de l’école ?            
3) Quels en seraient les risques ?          
4) Donnez d’autres exemples de production prise en charge pour l’état. Justifiez ces choix.    
5) Pourquoi parler de « biens collectifs » ?

 Services collectifs et justice sociale : https://youtu.be/zr16bmv3lYo

 

 

E2-2-3. MARCHE ET ASYMETRIE D'INFORMATION

 

Connaître les deux principales formes d'information asymétrique, la sélection adverse et l'aléa moral, et être capable de les illustrer par des exemples (notamment celui des voitures d'occasion pour la sélection adverse et de l'assurance pour l'aléa moral) (A).

Comprendre que la sélection adverse peut mener à l'absence d'équilibre (B).

 

A) Quelles sont les 2 principales formes d'information asymétrique ?
être capable de l'illustrer par des exemples.

Une asymétrie d’information* désigne une situation sur un marché pour lequel l’un des acteurs ne dispose pas de la même information que les autres intervenants sur ce marché.          

Les économistes distinguent 2 formes d’asymétrie d’information. La sélection adverse désigne une situation où l’asymétrie d’information porte sur des caractéristiques cachées du produit échangé. L’acteur du marché non ou mal informé peut être amené à choisir des produits qui n’ont en réalité pas les qualités qu’il attendait.

 

L’autre forme d’asymétrie d’information est l’aléa moral. Il s’agit d’une situation dans laquelle un agent économique n’est pas en mesure d’anticiper le comportement de l’agent avec qui il est en contrat. Si le contrat évoque des devoirs réciproques, l’agent mal ou non informé n’est pas sûr que l’autre partie respectera totalement ses engagements. Par exemple, dans le domaine des assurances, la compagnie d’assurance attend de l’assuré un comportement qui minimisera les risques ; à l’inverse, l’assuré, s’estimant couvert, peut prendre plus de risque (santé, automobile).     

 

La crise des subprimes de 2007 a souligné les prises de risque irresponsables du secteur bancaire américain qui a accordé des crédits à des acteurs non solvables, certains que l’état viendrait couvrir les pertes si nécessaire (« to big to fail »). Là encore, un risque d’aléa moral peut amener à fragiliser le marché dans la mesure où la confiance est menacée par des comportement « déviants » économiquement ou « à risque ». 

 https://youtu.be/KiD4IT1v9D8

  

B) Comment la sélection adverse peut-elle mener à l'absence d'équilibre ?

 

RAPPEL : La sélection adverse désigne une situation où l’asymétrie d’information porte sur des caractéristiques cachées du produit échangé. L’acteur du marché non ou mal informé peut être amené à choisir des produits qui n’ont en réalité pas les qualités qu’il attendait.

 

C’est notamment le cas du marché de l’occasion : les économistes évoquent souvent l’exemple du marché des voitures d’occasion sur lequel le vendeur connaît l’état réel du véhicule contrairement à l’acheteur potentiel (Georg Akerlof, 1970). On peut aussi évoquer l’achat sur le net quand l’authenticité du produit est douteuse. Cet état de « méfiance » résultant de l’asymétrie d’information peut amener le demandeur à ne pas échanger : la sélection adverse peut ainsi mener à l’absence d’équilibre sur le marché. Sur le marché du travail, par exemple, l’employeur potentiel peut hésiter à embaucher un travailleur peu expérimenté dans la mesure où, malgré l’affichage des motivations du candidat, sa productivité reste incertaine.    

 

https://youtu.be/tyzf3T2LASs

 https://youtu.be/08llGK2pImw   

 

 

 

 

On le voit, le marché a besoin d’être soutenu pour fonctionner parfaitement voire suppléer quand la régulation marchande est incapable de mener au bien-être, soit parce que le marché est « imparfait », soit parce qu’il n’aboutit pas à une situation optimale pour les acteurs de l’économie.  
Il faut un cadre favorable et extérieur au marché pour maintenir la confiance et favoriser le besoin de la société. C’est notamment le rôle des pouvoirs publics (cf. CHAPITRE E3).    

 

 

        



17/01/2020