V pour Vendetta (2006-James McTeigue ) : Préserver la démocratie
V pour Vendetta
2006
Un film de James McTeigue
V pour Vendetta (V for Vendetta) est un film americano-germano-britannique, réalisé par James McTeigue et sorti en 2006.
C'est une adaptation du roman graphique V pour Vendetta (1982-1990) d'Alan Moore et David Lloyd.
Le scénario est dû aux Wachowski, les auteures de Matrix et de Sense8.
Durée: 132 minutes
L'action se situe à Londres dans une société dystopique, où un combattant de la liberté se faisant appeler « V» cherche à mettre en place un changement politique en menant une violente vendetta personnelle contre le gouvernement fasciste en place.
Le début du film :
Vers 2038, après une guerre à peine évoquée et un mystérieux virus utilisé lors d’un terrible attentat biologique visant trois sites importants par leur symbolique ou leur nombre de victimes (l’école primaire Sainte-Mary, la station de métro Victoria et l'usine de traitement des eaux Three Waters), l’Angleterre est dirigée par un parti fasciste après l’élection d’Adam Sutler. Ce dernier, ayant profité du climat de peur affectant la population, a facilement institué un régime dictatorial à la tête duquel il s’est autoproclamé « Haut Chancelier ». Un couvre-feu, dont le respect est contrôlé par sa milice, « Le Doigt », a été instauré sur tout le territoire. En parallèle, les migrants, les « païens », les musulmans, les malades physiques ou mentaux et tous ceux dont les idées pouvaient s’en approcher ont été bannis, et les opposants au régime ou minorités, tels les homosexuels, pourchassés lors de l'« Assainissement ». Les plus élémentaires libertés fondamentales (la liberté d'expression, en particulier) ont été abandonnées au nom de la sécurité nationale et de la guerre contre le terrorisme. Les médias sont muselés et la BTN, unique chaîne de télévision, est le principal instrument de propagande du parti.
Le soir du 4 novembre, un homme masqué et vêtu de noir, qui se fera connaître sous le nom de « V », sauve Evey Hammond des griffes des hommes du « Doigt » qui s’apprêtaient à la violer en guise de sanction alors qu'elle bravait le couvre-feu pour se rendre chez Gordon Deitrich, animateur et producteur à la BTN, où elle travaille également. V emmène Evey sur le toit d’un immeuble pour lui permettre d’assister à sa spectaculaire destruction du Old Bailey (l'une des cours criminelles centrales de l'Angleterre), synchronisée avec la diffusion sur les ondes du parti de l’Ouverture solennelle 1812 de Tchaïkovski.
L’avis du prof :
Il s’agit de l’adaptation d’une BD culte d'Alan Moore, sans doute le plus grande scénariste de BD (et de Comics) vivant (auteur de Watchmen, la ligue des gentlemen extraordinaires, From Hell, etc …). La BD réalisée entre 1982 et 1990 est à lire absolument : elle participe à l’émergence d’un nouveau genre littéraire : la graphic novel dans les années 80 (disponible au CDI).
Le personnage de V et le contexte de l’histoire s’inspirent du personnage historique de Guy Fawkes dont la silhouette figure le masque désormais devenu célèbre dans la plupart des mouvements contestataires post-2008. Voir Guy Fawkes Night et conspiration des Poudres .
Le film s’inscrit explicitement dans les sciences politiques car il aborde plusieurs thèmes clés.
D’abord il permet d’illustrer les conséquences d’un pouvoir totalitaire quand un parti et son chef contrôlent l’intégralité des rouages de la société, y compris au-delà des institutions politiques (l’art, la culture, etc …). Les références au « Big Brother » du le roman 1984 de George Orwell sont évidentes.
Ensuite, le film évoque également la question de la servitude volontaire (Discours de la servitude volontaire. ) : quand un peuple par peur, routine ou désintéressement finit par accepter un pouvoir politique liberticide qui s’installe peu à peu au nom de la nation, l’intérêt général ou de la sécurité.
Enfin, il pose la question de l’activisme politique. Si les méthodes de V sont violentes voire terroristes, il présente ses actes comme un appel au peuple qui devra se soulever pour exprimer sa volonté. V ne réclame pas le leadership d’une révolution mais se désigne comme un simple détonateur qui réveille les consciences endormies : « Sous ce masque, il y a plus que de la chair. Sous ce masque, il y a une idée, et les idées sont à l'épreuve des balles ».
Le film peut aussi se lire du point de vue du philosophe. La séquence assez éprouvante au cours de laquelle V aide l’héroïne à ne plus avoir peur est inspiré de l’allégorie de la caverne de Platon, métaphore de l’émancipation nécessaire à toute connaissance. On trouve déjà cette référence dans Matrix pour figurer l’éveil à la conscience de Néo.
Sources utilisées :
V pour Vendetta (film) — Wikipédia
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