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SP2.2 : Les facteurs de la mobilité sociale en France

SOCIOLOGIE ET SCIENCE POLITIQUE
SP2 : CARACTERISTIQUES ET FACTEURS DE LA MOBILITE SOCIALE

 

 

SP2.2 : LES FACTEURS DE LA MOBILITE SOCIALE EN FRANCE       

 

Questionnements

Objectifs d’apprentissage

 

Quelle est l’action de l’École sur les destins individuels et sur l’évolution de la société ?

 

Comprendre comment l’évolution de la structure socioprofessionnelle, les niveaux de formation SP321

et les ressources et configurations familiales contribuent à expliquer la mobilité sociale. SP322

1 semaine (6h)

           

 

SP221 : MOBILITE, STRUCTURES SOCIOPROFESSIONNELLES ET FORMATION

 

Comprendre comment l’évolution de la structure socioprofessionnelle (A) , les niveaux de formation (B) contribuent à expliquer la mobilité sociale

 

3h

 

A) Comment les évolutions de la structure socioprofessionnelle contribuent-elles à la mobilité sociale ?

 

 

Evoquer cette question amène à prendre en compte l'impact de la mobilité structurelle dans la mobilité sociale.       .

Il s'agit donc de voir comment les évolutions de la structure socioprofessionnelle ont pu participer à une certaine mobilité sociale.

 

En effet, une partie de la mobilité peut être liée à des changements de la structure sociale (moins d'agriculteurs, plus de cadres, etc.) dus par exemple au progrès technique, aux modifications de la demande de biens et services des ménages, etc. : c'est la mobilité structurelle. Les individus trouvent (ou pas) des places en fonction de ces évolutions.

 

Un certain nombre de catégories socioprofessionnelles ont vu leurs effectifs évoluer entre la génération des pères et celle des fils :   

 

- Certaines PCS ont vu leurs parts (et/ou parfois leurs effectifs) se réduire : c'est par exemple le cas des catégories ouvriers et agriculteurs. Il y a donc « moins de places » pour les enfants de ces catégories socioprofessionnelles dans la PCS du père. Mécaniquement, cela entraîne une mobilité sociale puisqu'il est impossible que tous les fils d'agriculteurs ou d'ouvriers deviennent agriculteurs et ouvriers. Cette évolution peut se traduire par de la mobilité horizontale (un fils d'O devient E) mais aussi verticale (ascendante ou descendante).

 

- Inversement, la part (et/ou les effectifs) des certaines PCS a augmenté : employés, les professions intermédiaires ou les cadres. Cette hausse des effectifs a ouvert ainsi des « places » pour les enfants n'étant pas issus de ces catégories et leur permettant ainsi de connaître une mobilité sociale, souvent ascendante (un fils d'E devient PI).

 

Il est à noter que la mobilité quand elle existe est souvent une mobilité de proximité c'est-à-dire que le déplacement se fait en général dans une PCS proche de celle d'origine.

 

Nous l'avons vu, cette mobilité structurelle explique 23,3 points des 64% de mobilité sociale observée en 2015 (INSEE). Parce que les structures sociales évoluent entre la génération des pères et celle des fils, certains fils sont "obligés" de se déplacer dans la hiérarchie professionnelle. Cette mutation peut se traduire par une mobilité horizontale (un fils d'ouvrier devient employé) et souvent par une mobilité ascendante (des fils d'ouvriers sont devenus cadres ou professions intermédiaires).

 

                  B. Distinguer la mobilité observée et la fluidité sociale - Manuel  numérique max Belin

 

DOCUMENT 1 : Evolution de la mobilité structurelle et nette en France

 

En %

1977

1993

2003

2012

Mobilité totale (observée)

57

65,3

67,7

63,9

Mobilité structurelle

20

22

25

23,3

Mobilité nette

37

43

40

42,6

 

Source : INSEE

Questions :
1) Comment a évolué la mobilité sociale en France depuis 2012 ? 

2) Comment s’explique cette évolution dans le tableau ?      
3) Comment interpréter ce constat ?

 

 

 

B) Comment les évolutions des niveaux de formation contribuent-elles à la mobilité sociale ?

 

La nomenclature des niveaux de formation* est utilisée, notamment à des fins statistiques, pour mesurer les études accomplies par un individu. Il s’agit du niveau de diplôme le plus élevé atteint par un individu.

 

L’INSEE utilise 6 niveaux de formations dans ses études :

Niveau VI et V bis : sorties en cours de 1er cycle de l'enseignement secondaire (6ème à 3ème) ou abandons en cours de CAP ou BEP avant l'année terminale.

Niveau V : sorties après l'année terminale de CAP ou BEP ou sorties de 2nd cycle général et technologique avant l'année terminale (seconde ou première).

Niveau IV : sorties des classes de terminale de l'enseignement secondaire (avec ou sans le baccalauréat). Abandons des études supérieures sans diplôme.

Niveau III : sorties avec un diplôme de niveau Bac + 2 ans (DUT, BTS, DEUG, écoles des formations sanitaires ou sociales, etc.).

Niveaux II et I : sorties avec un diplôme de niveau supérieur à bac+2 (licence, maîtrise, master, dea, dess, doctorat, diplôme de grande école).

 

 

Depuis les années 50, la France est entrée dans un vaste processus de démocratisation, symbolisé par l'objectif de rendre bacheliers 80% des jeunes d'une classe d'âge. Il s'agissait de développer le capital humain et technologique de la France. Actuellement, l’objectif du système solaire est d’amener 50% d’une classe d’âge au niveau Bac+3 (En 2016, 16 % des 25-34 ans ont un niveau Bac+2, 29% ont un niveau supérieur à Bac+2).

 

Pour réaliser cet objectif ambitieux, l'école a dû connaître de profondes réformes : construction de locaux, recrutement d'enseignants, refonte du collège, restructurations des filières et des options au lycée, émergence des baccalauréats professionnels et technologiques …

 

Au cœur de cet effort d’éducation, le diplôme reste la clé de l'insertion et de la réussite professionnelle. L'école soit le principal vecteur de « l'ascenseur social » dans nos sociétés et c'est notamment vrai pour les jeunes issus des catégories les plus défavorisés. Aujourd'hui, si le diplôme ne garantit plus l'accès à l'emploi et notamment à un emploi équivalent au niveau du diplôme obtenu (déclassement des diplômes, surqualification des travailleurs), il reste que l'absence de diplôme est la première cause du chômage et du positionnement durable dans le précariat.

 

Pendant les " Trente Glorieuses ", dans un contexte de forts changements dans la structure des emplois, avec une progression de la part des professions intermédiaires et des cadres, c'est l'école qui a permis de trouver parmi les enfants d'ouvriers ou d'employés ceux qui étaient les plus aptes à exercer ces emplois et qui a donc rendu possible leur ascension sociale. Ce processus de qualification de l’emploi se poursuit, continuant à ouvre des places aux diplômés. Pour ceux qui sont issus des petites classes moyennes et des classes populaires, le diplôme reste une chance de progression sociale.

 

Si l’école française a incontestablement améliorer l’accès à l’école et à l’enseignement supérieur depuis les années 50, cet effort a-t-il profité à la démocratisation scolaire ? Cette ouverture a-t-elle permis de concrétiser l’ « idéal égalitaire » et contribué au développement de la méritocratie ?

A ces écarts dans les taux d’accès aux diplômes et aux formations, notamment les plus valorisées professionnellement, il faut aussi s’interroger sur une éventuelle baisse de la valeur des diplômes. Le bac illustre cette thématique. 

 

Autrefois diplôme qui ouvrait les carrières de cadre, le bac reste le premier diplôme universitaire mais ne constitue plus forcément un niveau suffisant pour accéder à un rôle professionnel reconnu et valorisé. De ce fait, le bac ne subit-il pas un « déclassement » (Camille Peugny, Louis Chauvel) ?

 

Le lien entre certains diplômes et emploi semble de moins en moins net. Le diplôme des enfants peut être assez nettement supérieur à celui de leurs parents sans que leur statut social le soit. C'est ce que l'on appelle le paradoxe d'Anderson. Le paradoxe d'Anderson montre que le fait de posséder un niveau de diplôme supérieur à celui de ses parents ne garantit pas de se trouver dans une position sociale plus élevée que la leur.

 

 

=> Dans ce contexte, quel lien peut-on faire entre niveaux de formation et mobilité sociale ?

 

Si on relie les progrès réalisés dans le cadre de la massification voire de la démocratisation scolaire avec les ouvertures de la hiérarchie sociale permises par la mobilité structurelle, on peut alors dessiner un mouvement fort de mobilité sociale soutenue par la hausse des niveaux de formations des actifs.

 

 

DOCUMENT 4 : Évolution de l’emploi non qualifié en France : 1984‑2004 (indice base 100 en 1984)

 

 

Source : Enquête emploi, Insee, in « La dévalorisation des services relationnels dans les pratiques et les conventions dominantes », L’Homme et la société, n° 163-164, 2007.

 

 

DOCUMENT 5

 

 

Questions : 
1) Présentez mentalement les documents 4 et 5.       
2) Relevez les principales tendances révélées par ces documents.
3) Ces tendances vous semblent-elles convergentes ?         
4) Comment le système scolaire devrait-il s’adapter dans ces conditions ?

 

 

 

DOCUMENT 6 : Evolution du nombre de diplômes délivrés dans le supérieur

 

 

 

Questions : 
1) Présentez le document 6.        
2) Relevez les principales tendances révélées par ce document.   
3) Ces tendances vous semblent-elles convergentes ?         
4) Comment peut-on les expliquer ?

 

 

 

DOCUMENT 7 : Répartition de l'emploi par niveau de diplôme* de 1962 à 2007

 

 

*Dernier diplôme obtenu jusqu'en 1999, diplôme le plus élevé obtenu pour 2007.

Lecture : la proportion de personnes en emploi ayant un diplôme du supérieur est passée de 2,7 % à 32,5 % entre 1962 et 2007.

 

Champ : actifs ayant un emploi, France métropolitaine, contingent exclu.

 

Source : Recensements de la population.

 

Questions : 
1) Présentez le document 7.        
2) Relevez les principales tendances révélées par ce document.   
3) Les informations contenues dans les documents 6 et 7 sont-elles convergentes avec les documents 4 et 5 ?
4) Quelles hypothèses eut-il en découler quant au lien entre mobilité sociale et diplôme ?

 

 

DOCUMENT 8 : Chômage et diplôme

 

 

 

Questions : 
1) Présentez le document 8.        
2) Relevez les principales tendances révélées par ce document.   
3) Pourquoi les documents 4 à 7 permettent-ils de comprendre le document 8.  

 

 

Alors que le système économique connait un processus de « destruction créatrice » depuis l’accélération de la mondialisation à partir des années 80 au profit de l’emploi qualifié et des PCS de cadres, PI et employés, le système scolaire a augmenté les taux d’accès au baccalauréat dans un premier temps (80% d’une classe d’âge) puis l’accessibilité aux études supérieurs depuis les années 90 (50% d’une classe d’âge à Bac+3).            

Dans la mesure où cette ouverture a profité notamment aux classes moyennes voire populaires, le diplôme a pu être un vecteur d’ascension sociale pour les enfants qui ont pu en bénéficier.

 

Néanmoins, il reste de fortes inégalités scolaires elles-mêmes soutenues par les inégalités sociales. Certains enfants ne parviennent pas à des diplômes suffisamment valorisés pour connaître une véritable promotion sociale, même quand leur diplôme est supérieur à celui de leur parents (paradoxe d’Anderson). On peut alors parler de « déclassement de certains diplômes ».

 

De plus, on assiste à un phénomène de surqualification de certains actifs : bien que diplômés , ils occupent un emploi aux compétences inférieures à celles qu’ils ont validées.

 

"Génération galère", le quotidien d'un jeune diplômé précaire :          
https://www.youtube.com/watch?v=KIkKAtAYMJw

Chômage : le diplôme, un passeport pour l'emploi ? Le Débat Eco
https://www.youtube.com/watch?v=6RIHTVgyNIs

 

 

 

SP222 : MOBILITE ET FAMILLE

 

Comprendre comment les ressources (A) et configurations familiales (B) contribuent à expliquer la mobilité sociale. 

 

2h

 

A) Comment les ressources de la famille contribuent-elles à la mobilité sociale ?

 

Rappels du SP222 : INEGALITES SCOLAIRES : le rôle des stratégies familiales

 

Il faut rappeler que la famille est une des instances de la socialisation primaire.

En socialisant l'enfant selon les normes et valeurs qu'elle porte, la famille contribue à reproduire chez l'enfant les références qui structurent le statut de la famille. En ce sens, la socialisation familiale peut contribuer à la reproduction sociale. C’est notamment le cas dans les milieux supérieurs ou de l’élite économique  : la culture des classes dominantes selon Bourdieu est favorisée dans ces classes, car sources de "distinction" mais aussi de reconnaissance dans la classe. Dans les milieux favorisés, on cherche "l'entre-soi" dans le choix du lieu d'habitation, la pratique des loisirs ou les établissements scolaires.

 

Une stratégie d'ascension sociale peut ainsi se dérouler dans le cadre culturel, par exemple quand une famille éduque ses enfants relativement à des valeurs qui sont celles des catégories sociales supérieures qu'elle vise. Ici, par le capital culturel* et social que les familles transmettent, elles cherchent à anticiper la culture des groupes sociaux de référence auxquels elles voudraient que ses enfants adhèrent. Par exemple, on peut placer son enfant dans un établissement scolaire socialement favorisé ; on peut favoriser des pratiques sportives ou culturelles qui vont permettre de développer des relations sociales choisies ... Il s'agit alors d'une socialisation anticipatrice : lorsqu'un individu acquiert par avance les normes d'un groupe de référence qu'il aspire à rejoindre. 

 

La famille peut jouer un rôle actif dans la mobilité sociale en s'organisant pour la promotion de ses enfants : dans certaines familles d'origine modeste, les enfants de certaines familles peuvent connaître une réussite scolaire nettement supérieure à la réussite moyenne des enfants des familles similaires.

 

La famille est aussi un lieu d'échanges économiques, sociaux et culturels, notamment sur les 3 générations (grands-parents, parents, enfants). Ces liens familiaux peuvent être mobilisés en faveur de la réussite professionnelle des enfants en faisant jouer le capital social*, mais en faisant valoir les valeurs de solidarité dans la famille (un prêt pour aider à l'installation des enfants, le financement des études, etc ...). Evidemment, toutes les familles ne sont pas en mesure de valoriser ces réseaux.

 

Ces stratégies familiales d’investissement dans la réussite scolaire et professionnelle des enfants pour qu’ils puissent connaître une ascension intergénérationelle est notamment le fait des classes moyennes, qui vont être les grandes bénéficiaires des opportunités créées par la mobilité structurelle.

 

 

 

DOCUMENT 9 : Familles et ambition sociale

 

On peut poser que la position sociale visée pour son enfant est définie par référence à la position actuelle de la famille, l’ambition ayant un caractère fondamentalement relatif (thèse défendue par Boudon, 1973). Dans ce cas, des familles situées dans des positions inégales vont viser pour leur enfant des positions inégales.

Ces visées inégales, les familles disposent de ressources inégales pour les faire aboutir. Elles sont de plus, dans leurs décisions, inégalement sensibles au risque et coût attachés aux diverses alternatives. Le modèle de l’acteur rationnel formalisé par Boudon (1973), qui réalise un arbitrage entre un « bénéfice » escompté et des coûts (et des risques), s’est imposé depuis […] pour comprendre les choix scolaires. Dans cette perspective, le principal facteur d’inégalité est donc la différenciation, en fonction de la position sociale, des champs de décision des acteurs.

Parmi les constats qui confortent ce modèle du stratège, il y a celui, régulièrement avéré, de l’existence, aux paliers d’orientation successifs, d’une auto-sélection socialement différenciée ; celle-ci résulterait de la valeur, inégale selon les milieux sociaux, de paramètres tels que le rendement des études (le niveau éducatif « suffisamment rentable » étant inégal selon les points de départ), le degré objectif de risque (inégal, dès lors que des inégalités sociales de réussite subsistent) ou encore la sensibilité plus ou moins grande aux coûts encourus dans les études envisagées.

Mais si, au vu des approches statistiques externes, « tout se passe comme si » les individus faisaient des choix rationnels, cela n’exclut pas qu’interviennent, dans les prises de décision concrètes, des différences dans le niveau d’information, les préférences, les visions du monde…

 

Marie Duru-Bellat, « Les causes sociales des inégalités à l’école », Comprendre, octobre 2003.

 

Questions : 
1) Présentez le document.
2) Expliquez ce qu’est le « modèle de l’acteur rationnel » théorisé par Raymond Boudon.
3) Comment ce modèle pourrait-il expliquer les choix scolaires ?   
4) Pourquoi les choix aux différents paliers d’orientation sont-ils socialement différenciés ?    
5) Application : imaginez les choix post-bac de 2 bacheliers issus de milieux sociaux opposés.         
6) Cette approche s’oppose-t-elle à celle de Pierre Bourdieu en termes de capital social et culturel ?

 

 

B) Comment les configurations familiales contribuent-elles à la mobilité sociale ?

 

 

Rappels de Première :

Si le modèle d’une famille centré sur les parents et les enfants (« famille nucléaire ») reste dominant et constitue encore la norme, il faut le relativiser. D’abord ce modèle n’est pas universel : il existe d’autres modèles familiaux possibles dans l’expérience ethnologique. Ensuite, la famille dans les sociétés contemporaine a connu de très forts changements et se déploie dans des formes nouvelles : famille monoparentale, famille recomposée, famille homoparentale, etc… (« configurations familiales »).                

Ces changements marquent une redéfinition de la notion de famille alors que la société connaît des mutations démographiques importantes depuis les années 70 : recul des naissances et des familles nombreuses, recul du nombre de mariages, hausse des couples sans enfant, hausse des naissances hors mariage, hausse des divorces et des remariages, affirmation des orientations sexuelles, modification de la législation conjugale, …      

 

 

 

DOCUMENT 10 : La diversité des formes familiales en France de nos jours

 

 

1990

2015

 

en milliers

%

en milliers

%

Couples avec enfant(s)

6 546,5

88,1

6 048,4

78,0

Familles monoparentales

883,1

11,9

1 708,2

22,0

dont : femmes avec enfant(s)

782,1

10,5

1 424,9

18,4

dont : hommes avec enfant(s)

101,0

1,4

283,3

3,7

Total des familles avec enfant(s) de moins de 18 ans

7 429,5

100

7 756,6

100

 

Champ : France métropolitaine   

Source INSEE, Recensements de la population, et, Tableaux de l’économie française

 

Questions :
1) Décrivez oralement le tableau : lignes, constructions des colonnes.     
2) Comment a été obtenu le nombre souligné ? Que signifie-t-il ?   
3) Exprimez les évolutions majeures du tableau. Que conclure de ces évolutions ?

 

 

DOCUMENT 11 : Dans quel type de famille vivent les enfants

 

 

http://www.observationsociete.fr/structures-familiales/familles/de-plus-en-plus-de-familles-recomposees.html

 

Questions :
1) Cherchez la donnée qui correspond au titre du document 10.

 

 

DOCUMENT 11 : Familles selon le nombre d’enfants de moins de 18 ans

 

 

1990

2015

1 enfant

3 265,9

3 471,7

2 enfants

2 729,4

3 008,3

3 enfants

1 049,4

988,3

4 enfants ou plus

384,9

288,3

Ensemble

7429,5

7756,6

 

Champ : France métropolitaine, population des ménages, familles avec au moins un enfant de 0 à 17 ans (en âge révolu).

 

Source : Insee

 

Questions – documents 10 et 11 :      
1) Présentez mentalement les documents.      
2) Quelles tendances les documents illustrent-ils ?    
3) Quelles causes pourrait-on en donner ?

 

 

La diversité des configurations familiales : 

https://www.youtube.com/watch?v=NIvO4RSkdKs   

 

 

Selon l’Insee, la France comptait 29 millions de ménages en 2015. Un ménage désigne l'ensemble des occupants d'un même logement (sans que ces personnes soient nécessairement unies par des liens de parenté). Plus nombreux, les ménages sont aussi de plus en plus petits.

Une famille est la partie d'un ménage comprenant au moins deux personnes et constituée :  
- soit d'un couple vivant au sein du ménage, avec le cas échéant son ou ses enfant(s) appartenant au même ménage. 
- soit d'un adulte avec son ou ses enfant(s) appartenant au même ménage (famille monoparentale).

 

En France, on dénombre près de 8,0 millions de familles avec enfants mineurs (8035200 en 2015). Les trois quarts vivent au sein d’un couple même si le nombre de couples avec enfants a un peu baissé. Sur les 8,0 millions de familles avec enfants mineurs près de 23 % sont des familles monoparentales (famille comprenant un parent isolé et un ou plusieurs enfants célibataires n'ayant pas d'enfant) en 2015 contre 12 % en 1990. Soulignons que dans 84 % des cas, les enfants résident principalement avec leur mère.

 

La monoparentalité n’est pas un phénomène nouveau mais ses causes ont changé : le veuvage est moins à l’origine des familles monoparentales que les divorces (ou les séparations) de couples.

Les familles monoparentales peuvent devenir des familles recomposées, celles-ci comprennent un couple d'adultes, mariés ou non, et au moins un enfant né d'une union précédente de l'un des conjoints. Les enfants qui vivent avec leurs parents et des demi-frères ou demi-sœurs font aussi partie d'une famille recomposée.

 

Extraits de : https://www.melchior.fr/cours/complet/question-2-comprendre-comment-la-diversite-des-configurations-familiales-modifie-les  

 

 

=> Comment les formes familiales participent-elles à la mobilité sociale ?

 

Les transformations des formes familiales obligent aussi à distinguer la mère et le père mais aussi les beaux-parents, les membres de la fratrie recomposée, etc. comme agents de socialisation. Ainsi, l’initiation aux pratiques culturelles dépend d’influences culturelles opposant les sphères privilégiées des parents (activités artistiques et sportives) et celles des copains (jeux vidéo, musiques). Notons que les recompositions familiales entraînent donc à la fois un nombre d’adultes et d’enfants plus nombreux à intervenir dans les processus de socialisation familiaux et la construction individuelle

 

Les initiateurs d’une pratique pour les enfants sont multiples : parents, membre de la fratrie ou copains. Tous influencent le jeune en lui transmettant leurs normes et leurs valeurs. On peut cependant noter que les parents restent prépondérants dans la transmission des passions et des activités d’engagement (activités artistiques et sportives) et que les copains sont importants dans la découverte des jeux vidéo, des musiques, des bandes dessinées. Les fratries occupent une place intermédiaire.

 

Le capital familial pourrait se définir comme l'ensemble des ressources humaines de la famille. Autrement dit, le nombre de frères et sœurs, la situation familiale des parents (parent seul, couple stable, famille recomposée, etc.), la présence de grands-parents, le temps disponible des parents (couple bi actif ou non)… Le capital familial* exprime donc l’ensemble des caractéristiques des membres de la famille d’origine et l’ensemble des éléments qui permettent de qualifier les liens qui les unissent.    

 

Source : https://www.sciencespo.fr/osc/fr/node/1333.html

 

 

Socialisation et fratrie

La fratrie est l’ensemble des frères et sœurs de la même famille.

La socialisation culturelle agit sous conditions. Elle est étroitement dépendante de la taille de la fratrie. Les fratries de 2 à 3 enfants «produisent» une diversité de pratiques bien supérieure à celle des enfants uniques. Cet effet positif tend à baisser dans les fratries de quatre enfants et plus. Le rang dans la fratrie joue également. Les cadets sont en contact avec des modèles culturels que les aînés ont structurés après choix et rejets. Les plus jeunes sont exposés aux pratiques des plus âgés.

 

Extraits de : https://www.melchior.fr/cours/complet/question-2-comprendre-comment-la-diversite-des-configurations-familiales-modifie-les  

 

D’une manière générale, l’évolution des configurations familiales ne remettent pas en cause le rôle central de la famille dans la socialisation et la socialisation primaire en particulier. Néanmoins, les formes familiales peuvent influencer le message socialisateur : dans les familles nombreuses, la place de l’aîné est renforcée ; dans les familles recomposées, le rôle du parent qui a la garde de l’enfant tend à devenir prépondérant alors que l’enfant subit aussi l’influence de son beau-parent voire de sa belle-famille ; dans les familles monoparentales, statistiquement plus fragiles économiquement et socialement, il y a un risque d’isolement et de perte de relations sociales.           

C’est donc l’intensité et la qualité de la transmission du capital familial qui va influencer le parcours social des enfants. Les configurations familiales peuvent jouer positivement quand ce capital est enrichi d’expériences et de compétences, y compris dans le cadre des recompositions de la famille. Dans ce cadre, les formes familiales peuvent contribuer à la mobilité sociale. Inversement, ce capital peut être affaibli par une fragilité dans les liens familiaux en délitement, comme dans le cadre de certains familles monoparentales pauvres. Alors la fragilité familiale peut entraîner celle du projet scolaire et professionnel.

 

 

http://www.pearltrees.com/s/pic/or/mobilite-sociale-plantu-68024138

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



18/04/2020