RC1.1 : Mesurer et observer les inégalités
REGARDS CROISES
RC1 : INEGALITES ET JUSTICE SOCIALE
RC11 : MESURER ET OBSERVER LES INEGALITES
Questionnements |
Objectifs d’apprentissage |
Quelles inégalités sont compatibles avec les différentes conceptions de la justice sociale ? |
- Connaître les grandes tendances d’évolution des inégalités économiques depuis le début du 20ème siècle et comprendre que les inégalités économiques et sociales présentent un caractère multiforme et cumulatif. RC112
-Savoir interpréter les principaux outils de mesure des inégalités, statique (rapport inter-quantiles, courbe de Lorenz et coefficient de Gini, top 1%) et dynamique (corrélation de revenu parents-enfants). RC111
(6 heures) |
RC111 : MESURER LES INEGALITES
Savoir interpréter les principaux outils de mesure des inégalités, statique (rapport inter-quantiles, courbe de Lorenz et coefficient de Gini, top 1%) (A) et dynamique (corrélation de revenu parents-enfants). (B).
3h
A) Comment interpréter les outils STATIQUES de mesure des inégalités ?
Rapport inter-quantiles, courbe de Lorenz et coefficient de Gini, top 1%
Méthode : définir "inégalités" + Quels outils ?
"Statiques" : mesurer des constats, à un moment donné
Les inégalités* sont des différences entre individus ou groupes sociaux qui se traduisent en termes d'avantages ou de désavantages dans la société. Ces situations peuvent fonder une hiérarchie entre ces individus ou groupes.
On distingue généralement les inégalités économiques fondées sur des écarts de revenus jugés « illégitimes » et les inégalités sociales.
Différence et inégalités : Il faut distinguer ces 2 notions car toutes les différences ne sont pas des inégalités. Une différence relève du constat (ex : un salaire est > à un autre). L'inégalité, en revanche, comporte une situation où un individu ou un groupe est objectivement désavantagé (ex : les ouvriers sont plus touchés par le chômage).
Les sociétés démocratiques modernes dans lesquelles se déploie un idéal égalitaire admettent des différences car elles sont méritocratiques. En revanche, il faut que ces différences soient socialement acceptées et ne débouchent pas sur des situations bloquées qui empêcheraient d'autres personnes d'y accéder. Par exemple, si la société admet qu'un cadre soit plus payé qu'on ouvrier (différence), le fait que pour le même emploi, une femme soit moins payée qu'un homme constitue une inégalité.
Pour mesurer les inégalités, les économistes et les sociologues utilisent notamment quatre outils :
=> Les écarts absolus et relatifs à la moyenne
Il s’agit d’une comparaison directe des données relativement à une donnée de référence la moyenne.
Les écarts absolus sont lus en calculant la différence entre les données et la moyenne ; les écarts relatifs sont calculés en divisant les données par rapport à la moyenne (coefficient multiplicateur ou écart en %).
DOCUMENT 1 : Salaires mensuels moyens nets de tous prélèvements selon
la catégorie socioprofessionnelle en 2011
|
Salaires mensuels moyens nets en 2011, en euros |
Cadres(1) |
3 988 |
Professions intermédiaires |
2 182 |
Employés |
1 554 |
Ouvriers |
1 635 |
Ensemble |
2 130 |
(1) Y compris les chefs d'entreprise salariés.
Champ : France, salariés en équivalent-temps plein du secteur privé et des entreprises publiques.
Source : d'après INSEE, 2014.
Questions :
1) Présentez le document.
2) Quelle donnée de référence pourrait-on choisir dans cette série ? Pourquoi ?
3) Calculer les écarts absolus à la moyenne pour les cadres et les ouvriers. Quel autre écart absolu serait plus pertinent à calculer ici ?
4) Calculer l’écart relatif des salaires entre ouvriers et cadres. Comment lire cette donnée ?
=> Les écarts et rapports inter-quantiles (BAC)
Si on ordonne une distribution de salaires, de revenus, de chiffre d'affaires..., les déciles sont les valeurs qui partagent cette distribution en dix parties égales.
Ainsi, pour une distribution de salaires :
- le premier décile (noté généralement D1) est le salaire au-dessous duquel se situent 10 % des salaires ;
- le neuvième décile (noté généralement D9) est le salaire au-dessous duquel se situent 90 % des salaires.
Le premier décile est, de manière équivalente, le salaire au-dessus duquel se situent 90 % des salaires ; le neuvième décile est le salaire au-dessus duquel se situent 10 % des salariés.
On peut avoir la même démarque pour les quartiles (distribution 25% par 25% => 3 quartiles Q1, Q2, Q3) et les quintiles (distribution 20% par 20% => 5 quintiles).
DOCUMENT 2 : Niveaux de vie annuels moyens par déciles (INSEE, 2021)
Le niveau de vie est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d'unités de consommation (UC).
Question : : Après avoir présenté le document, vous caractériserez les inégalités qu'il met en évidence.
DOCUMENT 3 : Patrimoines moyens moyens par déciles
Source : INSEE, 2021
Les inégalités de niveau de vie, mesurées avec les quantiles :
https://www.youtube.com/watch?v=LpKM-C7oE8A
Les écarts inter-quantiles* (interdéciles, interquintiles ou interquartiles) mesurent les écarts entre 2 quartiles par une simple différence (soustraction).
Dans le document 2, l'écart de niveau de vie (annuel moyen) entre le 1 et le 2è décile est de 4600€ (13310-8710). En moyenne les populations du premier décile ont un niveau de vie de 5400 € inférieur à celui du 2ème décile.
Les rapports inter-quantiles* (interdéciles, interquintiles ou interquartiles) rapportent (= une division) 2 revenus de référence dans la distribution par quartiles (déciles, quintiles ou quartiles) pour faire apparaître l’écart relatif entre ces 2 populations. Par exemple, le rapport D9/D1 (répartition par déciles) évalue l’écart relatif entre le revenu des 10% les plus riches et les 10% les plus pauvres. Dans le document 2, les populations du deuxième décile gagnent en moyenne 1,5
(13310/8710) fois plus que ceux du 1er décile.
Dans une distribution par déciles, on peut calculer des rapports interdéciles : par exemple, le rapport D9/D1 met en évidence l'écart entre le haut et le bas de la distribution ; c'est une des mesures de l'inégalité de cette distribution ; le rapport D9/D5 compare le haut de la distribution à la valeur médiane ; le rapport D5/D1 compare la médiane au bas de la distribution.
Le rapport interdécile, égal à D9/D1, rapporte donc le niveau de revenu minimum des 10% les plus riches au revenu maximum des 10% les plus pauvres d’une population donnée. Plus ce rapport est élevé, plus les inégalités sont fortes. En France, selon l’observatoire des inégalités de l’INSEE, le rapport interdécile est passé de 4,6 à 3,5 entre 1970 et aujourd’hui.
De la même manière, dans une distribution par quartiles, on peut calculer Q3/Q1 (rapport entre le revenu des 25% les plus riches et les 25% les plus pauvres), Q3/Q2 et Q2/Q1.
=> la médiane (BAC)
A noter qu’un quantile est particulièrement intéressant à étudier : la médiane (BAC), c’est-à-dire la donnée qui coupe la population étudiée en 2 classes d’égale importance (50% de la population est au-dessus/en-dessous de cette valeur). Il s’agit du D5 dans la distribution en décile et de Q2 pour les quantiles.
=> La Courbe de Lorenz (BAC)
A partir d'un tableau de répartition du revenu par décile, on va construire un graphique qui permet d'évaluer au premier coup d'œil l'ampleur des inégalités. La courbe de lorenz* permet de représenter la répartition des richesses dans une population.
Pour construire la courbe de Lorenz, on met en abscisse les individus (ou les ménages) classés en ordre croissant selon le revenu et en ordonnée le revenu global en% (le montant total du revenu de tous les individus correspond à 100%).
Plus la courbe est éloignée de la diagonale ou bissectrice (situation de parfaite égalité), plus les inégalités sont fortes.
DOCUMENT 4 : Courbes de Lorenz du revenu disponible et du patrimoine financier des ménages en France
Champ : ménages en France dont la personne de référence n'est pas étudiante et dont le revenu déclaré est positif ou nul.
Les données sont des pourcentages cumulés. L'axe des abscisses correspond aux ménages et l'axe des ordonnées aux parts de revenu ou de patrimoine.
Sources : « La prise en compte des revenus du patrimoine dans la mesure des inégalités », BACLET Alexandre et RAYNAUD Emilie, Economie et statistique, 2008.
Questions :
1) Que représente la droite présente sur le graphique. Justifiez votre réponse à l’aide de 2 données.
2) Combien les 40% des ménages les plus pauvres détiennent-ils du revenu disponible total en France ?
3) Combien les 40% des ménages les plus pauvres détiennent-ils du patrimoine financier total en France ?
4) Que révèle la comparaison des 2 données obtenues ?
5) Mêmes questions pour les 10% les plus riches.
6) Quel est l’intérêt de cet outil ?
Savoir-faire : la mesure des inégalités économiques
https://www.youtube.com/watch?v=5IAHuk3BXEc
=> Le coefficient de Gini (BAC)
Le coefficient (ou indice) de Gini* est une mesure statistique de dispersion mesurant les inégalités de salaires (de revenus, de niveaux de vie...) dans une population.
Le calcul de ce coefficient est basé sur l’utilisation d’une courbe de Lorenz
Il varie entre 0 et 1 (ou 0 et 100). Il est égal à 0 dans une situation d'égalité parfaite où tous les salaires, les revenus, les niveaux de vie... seraient égaux. A l'autre extrême, il est égal à 1 dans une situation la plus inégalitaire possible, celle où tous les salaires (les revenus, les niveaux de vie...) sauf un seraient nuls. Entre 0 et 1, l'inégalité est d'autant plus forte que l'indice de Gini est élevé.
On estime que des pays sont plutôt égalitaires lorsque le coefficient est inférieur à 0,3 et plutôt inégalitaire lorsqu'ils sont au-dessus de 0,5.
DOCUMENT 5 : Coefficients de Gini dans le monde et en Europe
L’indice de Gini des principaux pays européens en 2015
Questions :
1) Situez dans le monde les zones les plus et les moins égalitaires dans le monde selon le coefficient de Gini.
2) Même question pour l’Europe.
3) Quelles caractéristiques cela révèlent-ils quant à la politique économique et sociale menée dans ces pays ?
Mesurer les inégalités : la courbe de Lorenz et le coefficient de Gini - SES - Terminale - Les Bons Profs : https://www.youtube.com/watch?v=jEpyGVpJvY0
=> Le top 1% (BAC)
Le Top 1%* est le revenu minimum correspondant aux 1% de la population la plus riche en salaire, revenu, patrimoine, etc …
DOCUMENT 6 : Les hauts salaires dans le secteur privé
En 2017, 1 % des salariés du secteur privé perçoivent plus de 8 680 euros nets par mois en équivalent temps plein. Cela correspond à 7,5 fois le Smic. Ce top 1 %, qui comprend 163 000 salariés, ne forme pas un ensemble homogène de professions et présente de fortes disparités de rémunérations. Tout en haut de l’échelle salariale, les 1 000 salariés les mieux rémunérés perçoivent notamment plus de 89 530 euros nets par mois.
Majoritairement des hommes de plus de 50 ans et très souvent travaillant à Paris ou dans les Hauts-de-Seine, les salariés du top 1 % occupent principalement des postes de direction ou de cadres dans les entreprises et les banques. Tout en haut de l’échelle salariale, dans le top 1 000, la part des dirigeants salariés, des cadres d’état-major des grandes entreprises et des cadres du secteur financier s’accroît encore au détriment de celle des autres cadres ; celle des sportifs professionnels devient significative.
En 2017, les salariés du top 1 % détiennent 8,0 % de la masse salariale du secteur privé. Cette part augmente depuis la fin des années 1990, surtout tirée par les plus hautes rémunérations. Sur la période, cette hausse a été momentanément interrompue par la crise de 2008-2009.
En 2017, 1 % de l’ensemble des personnes en emploi (salariés du privé et du public ainsi que non-salariés) perçoivent un revenu d’activité mensuel moyen supérieur à 9 490 euros. Parmi eux, 42 % sont non-salariés, principalement médecins libéraux ou avocats.
Source : Emmanuel Berger, Odran Bonnet, Les hauts salaires dans le secteur privé, INSEE, 2020 : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4497240
Questions :
1) Présenter le document.
2) Relever toutes les caractéristiques de la population du Top1% des salariés du privé.
3) Qui sont les autres membres du Top1% dans la population en emploi ?
https://www.insee.fr/fr/statistiques/graphique/4497240/IP_HtsSalaires.png
B) Comment interpréter les outils DYNAMIQUES de mesure des inégalités ?
Revenu parents-enfants
Méthode : définir "inégalités" + Quels outils ?
"Dynamique" : mesurer des évolutions, entre 2 moments dans le temps
Tous les outils présentés dans le A mesurent les inégalités à un moment donné (outils « statiques »). Un outil dynamique permet de faire apparaître des évolutions et notamment intergénérationnelles.
Le revenu des parents détermine-t-il celui de leurs enfants ?
Il s’agit de trouver un outil qui mesure le lien entre le revenu des parents et celui de leurs enfants. Si ce lien est important, cela témoigne d’une rigidité dans la mobilité sociale au profit de la reproduction sociale, des élites notamment (celles qui ont les plus hauts revenus).
On peut aborder cette question à l'aide de 2 outils.
L’observation des déciles de niveau de vie selon l’origine sociale des individus permet de rendre compte des inégalités économiques dynamiques. Ainsi, le graphique suivant (note d’analyse de France Stratégie – juillet 2018) révèle une corrélation certainement positive entre les revenus des parents (plus exactement leur position sociale) et ceux de leurs enfants. Par exemple la part des enfants d’ouvriers décroît de manière continue à mesure que l’on progresse dans la hiérarchie des revenus. À l’inverse, les enfants de cadres supérieurs sont surreprésentés parmi les 10 % les plus aisés.
Composition des déciles de niveau de vie selon l’origine sociale des individus
L’élasticité intergénérationnelle des revenus est un coefficient entre 0 et 1 qui indique la force de la liaison entre le revenu des individus par rapport à celui de leurs parents. Plus ce coefficient est proche de 1, plus le lien est fort : le revenu des enfants est déterminé par celui des parents.
Une élasticité intergénérationnelle de 0,5 signifie que si l’on considère les parents dont le patrimoine se situe à 100% au-dessus de la moyenne de leur génération, leurs enfants seront en moyenne situés à 50% au-dessus de la moyenne de la leur. Habituellement, l’élasticité prend des valeurs comprises entre 0 et 1. Lorsque l’élasticité est à 0, les enfants ne tirent aucun avantage à avoir un parent en bonne position dans la distribution des richesses et la mobilité est parfaite. À l’inverse, une élasticité égale à 1 montre que la conservation des positions est parfaite et la hiérarchie des positions se reproduit à l’identique
L’élasticité intergénérationelle évalue ce qui se passe pour le revenu des enfants quand le revenu des parents s’élève dans la hiérarchie des revenus.
Miles Corak ,"Inequality from generation to generation: the United States in Comparison",2013
On peut rapporter cette élasticité intergénérationelle au coefficient de Gini :
Miles Corak ,"Inequality from generation to generation: the United States in Comparison",2013
Grâce à cette droite de régression dans le nuage de points, on fait apparaître un lien positif entre inégalités dans le pays et fort lien entre le revenu des parents et celui de leurs enfants : plus le pays connaît d’inégalités et plus la probabilité que le revenu des parents détermine celui des enfants est forte.
Questions :
1) Comparer la situation des EU et de la Finlande.
2) Comment peut-on expliquer la pente de la droite de régression ?
3) En quoi cette « une » d’Alternatives économiques illustre-t-elle ces conclusions ?
Sources utilisées :
https://www.captaineconomics.fr/-courbe-gatsby-inegalites-elasticite-intergenerationnelle-revenu
https://www.alternatives-economiques.fr/lelasticite-intergenerationnelle-revenus-0102200734519.html
RC112 : OBSERVER LES INEGALITES
Connaître les grandes tendances d’évolution des inégalités économiques depuis le début du 20ème siècle (A) et comprendre que les inégalités économiques et sociales présentent un caractère multiforme et cumulatif. (B).
3h
A) Quelles sont les grandes tendances d’évolution des inégalités économiques depuis le début du 20ème siècle ?
DOCUMENT 6 : Part du revenu des 10 % des Français les plus riches dans le revenu total (1919-2005) (données de Thomas Piketty jusqu'en 1998 puis de Camille Landais).
Questions :
1) Présenter le document.
2) Décrire les évolutions présentées dans le document.
3) Quelles explications peut-on donner à ces tendances ?
DOCUMENT 7 : Evolution de la répartition par quintile en France
Questions :
1) Présenter le document.
2) Ce document confirme-t-il les tendances observées dans le document 6 ?
3) Si on étudie la période 1800-1950, quelles sont les grandes tendances du document ?
DOCUMENT 8 : Concentration du patrimoine en France, 1800-2014
http://ses.ens-lyon.fr/images/actualites-rapports-etudes-et-4-pages/2018-07-12-bdf-rb66.jpg
Questions :
1) Présenter le document.
2) Qu’étudie-t-on dans ce document ? Comparez avec les documents 6 et 7.
3) Repérer les grandes tendances présentées dans le document.
4) Quelles périodes peut-on repérer dans ces grandes tendances ?
Pour étudier les inégalités en France depuis le début du 20ème siècle, on peut faire apparaître 3 grandes périodes : 1900-1945, 1945-1980, depuis les années 80.
=> 1900-1945 : un haut niveau d’inégalités économiques
Au début du XXème siècle, les pays occidentaux bénéficient du développement économique permis par l’industrialisation. Ce développement a surtout profité à quelques très grandes familles propriétaires d’entreprises dans le secteur industriel. La société française, encore largement tournée sur le secteur agricole, est donc très inégalitaire. Ainsi, en France, en 1920, les 1 % des ménages les plus aisés possèdent 20 % du revenu total. On parle alors d’un « âge d’or des rentiers ».
On assiste à une première diminution des inégalités au tournant des décennies 1920 et 1930 s’explique par l’affaiblissement des grandes fortunes, qui voient la valeur de leur patrimoine s’effondrer suite à la Grande Dépression et aux guerres mondiales.
Tout au long du XIXe siècle, les 10% d’individus les plus riches (le « Top 10% ») possédaient presque tout le patrimoine (cf. DOCUMENT 8) et il n’existait pas réellement de classe moyenne. Le début du XXe siècle marque la fin de cette période stable et fortement inégalitaire […]. De la première à la seconde guerre mondiale, le patrimoine du Top 10% décroît, car il est particulièrement frappé par les destructions de capital lors des conflits, l’inflation, la grande dépression des années 1930, voire les nationalisations.
=> 1945-1980 : Un net recul des inégalités
DOCUMENT 8 : Rapport interdécile D9/D1 de la distribution des salaires en France de 1950 à 1998
Source : Thomas Piketty, Les hauts revenus en France au X x è siècle, Grasset, 2001.
Questions :
1) Présenter le document.
2) Qu’étudie-t-on dans ce document ? Expliquez en prenant une donnée sur la courbe.
3) Repérer les grandes périodes présentées.
Jusqu'à la fin des années 80 : On constate une tendance à la baisse des inégalités. On a alors assisté à une moyennisation de la société française.
L’impôt sur le revenu et sur les successions limite l’accumulation du patrimoine des ménages les plus riches. Dans le même temps, la redistribution permet de soutenir les bas revenus et contribue à favoriser l’émergence d’une classe moyenne. Les services collectifs (publics) se développe, permettant la prise en charge collective de certains besoins et risques sociaux (éducation, sécurité sociale). La forte croissance des 30 glorieuses a permis l'amélioration générale du niveau de vie et la transformation des modes de vie (société de consommation) tout au long des années 60 et 70.
=> Depuis les années 80 : un retour des inégalités
DOCUMENT 9 : Evolution de l’indice de Gini
Questions :
1) Présenter le document.
2) Que se passe-t-il depuis la fin des 30 glorieuses ?
3) Le document 10 confirme-t-il ces évolutions ?
DOCUMENT 10 : Evolution de l’écart interdécile D9/D1
DOCUMENT 11 : Pourquoi les inégalités de revenus augmentent ? - Décod'éco :
https://www.youtube.com/watch?v=ovwHz0oooow
Question : Relever toutes les causes des inégalités présentées.
En France, depuis les années 1980, la remontée des inégalités de patrimoine est relativement limitée, en raison de l’importance du système de redistribution. On constate toutefois, notamment au cours de la décennie 2000-2010, une hausse des revenus du capital et du patrimoine des ménages français les plus riches. Par conséquent, en 2019, les 10% des ménages les plus aisés possèdent la moitié du patrimoine total des ménages français.
Même si on ne peut pas vraiment parler d'un net creusement des inégalités sociales en France (contrairement aux Etats-unis par exemple, cf. Piketty), la société française reste parcourue par de fortes inégalités : des inégalités intercatégorielles (disparités) ; des inégalités intracatégorielles (dispersion) : avec l'individualisation des parcours professionnels et des rémunérations, avec la mondialisation et la diffusion du progrès technique, avec la persistance d’un chômage de masse et le développement d'un « précariat », y compris dans les services publics, on note de plus amples dispersions de revenus à l'intérieur d'une même PCS ; des discriminations fortes : sexe, origine ethnique, lieu de résidence, handicapés, homosexualité, physique, …
Pourquoi y a-t-il des inégalités de salaires homme/femme ?
https://www.youtube.com/watch?v=1adJUtUhvp0
Capital et idéologie : le nouveau livre de Thomas Piketty - C à Vous - 11/09/2019 : https://www.youtube.com/watch?v=8vg6sZuDPgc
Source utilisée :
https://www.melchior.fr/cours/complet/question-1-les-inegalites-economiques-et-sociales-et-leur-evolution
B) Montrez que les inégalités économiques et sociales présentent un caractère multiforme et cumulatif
"Les inégalités économiques et sociales présentent un caractère multiforme et cumulatif""
Il faut distinguer inégalités économiques et sociales. Les inégalités économiques* désignent les inégalités ayant trait aux revenus, aux patrimoines, à l'emploi, ou aux salaires. Ici, c’est la détention de ressources économiques qui structure l’avantage ou le désavantage.
Une inégalité sociale* correspond à une différence de situation ou de traitement des individus en raison des ressources socialement valorisées qu'ils détiennent (éducation, revenus, capital social, etc.) ou de pratiques (santé, logement, situation d'emploi, etc.). Elle peut aboutir à avantager des groupes sociaux ou des catégories sociales.
Par exemple, les ouvriers ont des salaires en moyenne significativement inférieurs à ceux des cadres (inégalités économiques). Les fils d’ouvriers accèdent en moyenne plus difficilement aux filières scolaires d’excellence (inégalités sociales).
=> Inégalités économiques et sociales sont multiformes
Inégalités économiques et sociales sont « multiformes » (cf. programme officiel) c’est-à-dire qu’elles peuvent prendre différentes formes et aspects.
Les inégalités économiques sont multiformes :
- Selon les PCS : https://www.youtube.com/watch?v=P9kG_tJ5vh0
- Selon l’âge : https://www.youtube.com/watch?v=8cxmtTTILsg
- Selon le sexe : https://www.youtube.com/watch?v=E5lCFlxX5SQ
- Dans les modes de consommation et les postes de consommation :
https://www.youtube.com/watch?v=63m3eDB0E9c
- Selon le lieu géographique de vie,
- Selon la configuration familiale : https://www.youtube.com/watch?v=zOKIOWgEAik
- Selon le patrimoine, https://www.youtube.com/watch?v=wmrQIds4-k0
Les inégalités sociales sont multiformes :
- Devant la santé et l’espérance de vie : https://www.youtube.com/watch?v=5DUp4N6VogI
- Devant l’école : https://www.youtube.com/watch?v=ZYbk88KfTIw
- Dans la participation et l’expression politique :
https://www.youtube.com/watch?v=eEvX59Yp1Q0
- Face à la culture : https://www.youtube.com/watch?v=BWHr0tvY7GI
- Dans l’accessibilité aux lieux, aux métiers et aux droits, …
https://www.youtube.com/watch?v=D0pWZliFX3o
=> Inégalités économiques et sociales peuvent se cumuler
Dire que des phénomènes présentent un caractère « cumulatif » (cf. programme officiel), c'est affirmer qu'ils entretiennent des interdépendances en vertu desquelles les uns entraînent les autres et réciproquement (cercle).
Dire qu'inégalités économiques et sociales se cumulent peut indiquer 3 processus :
1) Les inégalités économiques se cumulent entre elles : c'est notamment le cas de la relation revenus du travail - patrimoine. Plus les revenus du travail sont importants et plus il est « facile » de dégager une épargne qui permettra de se constituer un patrimoine, lui-même source de revenus supplémentaires (loyers perçus, intérêts des obligations ou bons du trésor achetés, dividendes perçus au titre des actions possédées, plus-values boursières, ...).
2) Les inégalités sociales se cumulent entre elles : une situation favorisée peut entraîner de nombreux effets sociaux positifs (et inversement). Par exemple, habiter dans un « beau quartier » permettra de fréquenter un établissement scolaire situé dans la zone où la réussite est forte. En revanche, une « zone urbaine sensible » (ZUS) est en général moins desservie en services collectifs culturels (bibliothèque, cinema, etc ...), ce qui peut freiner la constitution d'un capital culturel fort.
3) Les inégalités économiques et sociales se cumulent réciproquement : il faut distinguer inégalités économiques et inégalités sociales car les unes n'entraînent pas forcément les autres. Mais on constate que souvent ces 2 types d'inégalités sont interdépendants : une inégalité économique peut aboutir à une inégalité sociale (ex : un travailleur pauvre ne trouve pas un domicile fixe) ; une inégalité sociale peut aboutir à une inégalité économique (ex : un jeune issu des « banlieues » ne trouve pas un emploi).
Pourquoi les inégalités sont multiformes et cumulatives ?
https://www.youtube.com/watch?v=F3AjJW7NyEs