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INITIATION A L'EC2

REGARDS CROISES
R1 : 
La solidarité au cœur des démocraties modernes

 

INITIATION A L'EC2

 

 

 

DOCUMENT A

 

Fumer multiplie par dix le risque de cancer de la gorge et par trois le risque de crise cardiaque ; l’espérance de vie des fumeurs est de vingt à vingt-cinq ans inférieure à celle des non-fumeurs ; un homme a une chance sur six cent cinquante millions d’être dévoré par un requin tandis qu’un fumeur a une chance sur deux de mourir du tabac (donc, si vous avez peur des requins, vous ne devriez pas fumer ?)

Ces chiffres n’expliquent pas la nocivité du tabac, ils utilisent le calcul probabiliste pour quantifier une relation qui n’est que statistique : beaucoup de fumeurs n’auront pas de cancer du poumon, et certaines personnes ont ce cancer sans jamais avoir fumé. Quant à la réduction de l’espérance de vie, elle ne fait sens que pour un individu capable d’imaginer ce que sera sa vie dans plusieurs décennies. Les arguments de la lutte antitabac postulent donc que le public adhère à une conception probabiliste du lien causal et qu’il est capable de se projeter dans l’avenir

 

Patrick Peretti Watel, La société du risque, La découverte, Coll. Repères, 2ème édition, 2010

 

Questions : 
1) Pourquoi les individus fument-ils malgré les risques statistiques établis selon le document ?         

2) A l’aide de vos connaissances et du document, montrez qu’il existe des risques économiques et sociaux auxquels les individus sont confrontés.

 

 

 

DOCUMENT B

 

Ewald (1986) date la naissance de la notion de risque social en France avec la loi du 9 avril 1898 qui établit la notion de risque professionnel pour les accidents du travail. Elle enterre le principe de réparation basé sur la reconnaissance de la faute et de la responsabilité individuelle au profit d’une responsabilité globale et « sociale ». La réparation du dommage n’incombe plus à une personne physique ou morale reconnue comme fautive. Ce passage de la faute à l’accident et au risque est révélateur de profonds changements sociaux et juridiques, qui se situent à l’origine de l’assurance sociale.

Les risques sociaux sont aujourd’hui compris par les juristes comme « les événements aléatoires qui affectent la vie économique des individus en suscitant une diminution de leurs revenus ou en accroissant leurs dépenses, et qui constituent un désordre social auquel il convient de répondre » (Kessler, 2000, p. 11).

Le Code de la Sécurité sociale énumère les différents risques reconnus et couverts par des droits sociaux. Le risque social est donc celui qui a fait l’objet d’une intervention des pouvoirs publics et qui a été caractérisé comme tel. Ouverte et évolutive, cette conception permet d’inclure de nouvelles garanties en fonction des nouveaux domaines d’intervention qui se créent au cours du temps (par exemple la naissance de l’assurance chômage en 1958 en France).

 

Catherine Pollack, « Essai d’approche positive des nouveaux risques sociaux », Travail et emploi N°125- janvier-mars 2011

 

Questions : 
1) Pourquoi la loi du 9 avril 1898 constitue-t-elle une date clé selon le document ?

2) A l’aide de vos connaissances et du document, montrez qu’il existe des risques économiques et sociaux auxquels les individus sont confrontés.

 

 

 

DOCUMENT C

 

Dans un avis adopté le 10 mai 2016, le Conseil économique social et environnemental (Cese) dresse un bilan de santé alarmant des demandeurs d’emploi. Bien que le chômage soit désormais un phénomène massif, le traumatisme qu’il entraîne, ses conséquences sociales et l’impact sur l’entourage restent encore trop méconnus.

Selon le rapport, la question du chômage ne peut se réduire à un problème économique. 10 000 à 14 000 décès par an sont imputables au chômage (maladies chroniques, hypertension, rechute de cancer, etc.). Les chômeurs et les chômeuses déclarent respectivement 2,32 et 1,71 fois plus fréquemment un "mauvais état de santé". Le chômage accroît les troubles dépressifs et le risque suicidaire. A cela s’ajoute l’impact social insuffisamment pris en compte : davantage de divorces, des difficultés scolaires pour les enfants (le chômage des parents diminuerait de 12 points la probabilité d’obtention du baccalauréat).

Pour prendre en compte cette situation, le Cese préconise de mieux documenter, par des études épidémiologiques, sociologiques et statistiques, les effets du chômage sur la santé. Il recommande aussi un meilleur accompagnement des chômeurs, en leur proposant un "soutien psychologique", en les orientant vers un "premier bilan médical dès le premier entretien" à Pôle emploi, et en réfléchissant à élargir aux chômeurs le système de santé au travail.

 

Source : Vie publique.fr, juin 2016

 

Questions : 
1) Pourquoi le chômage ne peut se réduire à un problème économique selon le document ?

2) A l’aide de vos connaissances et du document, montrez qu’il existe des risques économiques et sociaux auxquels les individus sont confrontés.

 

 

DOCUMENT D

 

Les économistes ont coutume de dire qu’il n’y a pas de « repas gratuit ». Autrement dit, toute rentabilité élevée d’un placement s’accompagne d’un risque important, et tout placement sûr est assorti d’une faible rentabilité.

Les investisseurs ne sont prêts à prendre plus de risques qu’en échange d’un rendement attendu supérieur. Symétriquement, un investisseur souhaitant améliorer la rentabilité de son portefeuille doit accepter de prendre plus de risques.

Chaque investisseur est plus ou moins « risquophobe », il a sa propre appréciation de l’équilibre « optimal » risque/rendement.

Le comportement vis-à-vis du risque dépend aussi du montant à épargner. Si le montant de l’épargne est important, l’investisseur peut consacrer une partie du montant total à des placements risqués. En revanche, si le niveau de l’épargne est faible, les placements à faible rendement mais sûrs sont à privilégier.

 

Source : La finance pour tous, décembre 2017

 

Questions : 
1) De quoi dépend le comportement vis-à-vis du risque selon le document ?

2) A l’aide de vos connaissances et du document, montrez qu’il existe des risques économiques et sociaux auxquels les individus sont confrontés.

 

 

DOCUMENT E

 

Les différences d’exposition des hommes et des femmes ne suffisent pas à expliquer les écarts entre sexe dans l’accidentologie : les prises de risque et les infractions aux règles routières expliquent mieux les différences de sexe dans la mortalité routière que le nombre de kilomètres parcourus […]

Les observations en situation naturelle ou en laboratoire montrent que les garçons s’engagent dans des comportements plus risqués que les filles […] Les jeunes conducteurs mâles rapportent plus de comportements risqués au volant […] et plus d’attitudes risquées […]. Ainsi, près d’un-tiers des jeunes hommes prennent des risques pour le plaisir pendant la conduite, près de quatre fois plus que les femmes […]. Le type d’accident lui-même varie en fonction du sexe, les hommes étant davantage impliqués dans des accidents consécutifs à des prises de risque, comme ceux comprenant un dépassement ou une perte de contrôle en courbe […].

De façon générale, cette différenciation sexuée dans la conformité se manifeste déjà dès la petite enfance, les filles étant plus conformes aux demandes et aux exigences des parents, des enseignants et des autres figures d’autorité […].

[L]es différences de sexe dans la conduite sont l’expression de différences dans les rôles de sexe, le rôle féminin étant passif, non compétitif et prudent alors que le rôle masculin est risqueur, compétitif, agressif et non-conforme. Cette interprétation est cohérente avec les normes de sexe à l’égard de la prise de risque […].Les stéréotypes de sexe posent ainsi la prise de risque comme un comportement typiquement masculin

 

Marie-Axelle Granié. « Genre et rapport au risque dans l’espace routier : de la compréhension au levier pour l’action », Questions Vives, 2013

 

Questions : 
1) Pourquoi les garçons s’engagent-ils dans des comportements plus risqués que les filles selon le document ?

2) A l’aide de vos connaissances et du document, montrez qu’il existe des risques sociaux auxquels les individus sont confrontés.

 

 

DOCUMENT F

 

Le risque de contamination a été plus élevé dans certains emplois, exposés au contact avec les malades (personnel soignant, majoritairement féminin, et relativement âgé pour les médecins) ou en contact avec le public et dont l’activité a été maintenue en présentiel. Cela concerne en premier lieu le secteur de la santé et action sociale, mais aussi ceux de l’industrie agroalimentaire, du commerce et de l’industrie. Lorsque leur activité était maintenue, la quasi-totalité des ouvriers et les trois quarts des employés ont été contraints de travailler en dehors de chez eux ; par contraste, c’était seulement le cas d’un tiers des cadres.

 

Cette inégalité face au télétravail s’est souvent cumulée avec le fait de devoir se déplacer en transports en commun, car les ouvriers et employés habitent plus souvent que le restant de la population en zone périurbaine. Les conditions de vie et la promiscuité accentuent le risque de contamination pour les personnes vivant dans des logements collectifs, en établissements fermés et dans des logements surpeuplés. L’accès aux mesures de protection dépend quant à lui des conditions matérielles, mais aussi des comportements préventifs, dont il est établi dans la littérature qu’ils sont inégalement adoptés dans la population. (…)

 

Les premières analyses menées par la DREES sur les données médico-administratives et les enquêtes de santé indiquent qu’au-delà du facteur lié à l’âge, les comorbidités sont inégalement reparties sur le territoire : dans les Hauts-de-France, la Normandie, le Grand-Est, la Réunion et la Corse (et dans une moindre mesure dans les départements du Centre et du pourtour méditerranéen), la population est plus atteinte par les pathologies susceptibles de conduire à des formes graves de Covid-19. Les cadres, les professions intermédiaires et les agriculteurs y sont moins exposés que les employés et les ouvriers. Les personnes appartenant au cinquième de la population ayant les revenus les plus faibles ont, toutes choses égales par ailleurs, une fois et demie plus de risques d’avoir une de ces comorbidités que les personnes appartenant au cinquième de population ayant les revenus les plus élevés. Ces inégalités sont les plus fortes pour l’obésité, mais elles s’observent aussi pour les autres pathologies facteurs de vulnérabilité face au Covid-19.

 

Dossier coordonné par Claire-Lise Dubost, Catherine Pollak, et Sylvie Rey ,« Les inégalités sociales face à l’épidémie de Covid-19 », Les dossiers de la DREES n° 62, juillet 2020,

 

Questions : 
1) Quels sont les populations les plus touchées par le Covid-19 selon le document ?

2) A l’aide de vos connaissances et du document, montrez qu’il existe des risques sociaux auxquels les individus sont confrontés.



18/06/2025