E4.1 : Décrire et expliquer les crises financières
SCIENCE ECONOMIQUE
E4 : CRISES FINANCIERES ET REGULATION DU SYSTEME FINANCIER
E4.1 : DECRIRE ET EXPLIQUER LES CRISES FINANCIERES
Questionnements |
Objectifs d’apprentissage |
Comment expliquer les crises financières et réguler le système financier ? |
- Connaître les principales caractéristiques de la crise financière des années 1930 et de celle de 2008 (effondrement boursier, faillites en chaîne, chute du PIB et accroissement du chômage). E411
- Comprendre et savoir illustrer la formation et l’éclatement d’une bulle spéculative (comportements mimétiques et prophéties auto réalisatrices). - Comprendre les phénomènes de panique bancaire et de faillites bancaires en chaîne. - Connaître les principaux canaux de transmission d’une crise financière à l’économie réelle : effets de richesse négatif, baisse du prix du collatéral et ventes forcées, contraction du crédit. E412
1 semaine (6h) |
E411 : LES PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DES CRISES FINANCIERS : 1929, 2008
Connaître les principales caractéristiques de la crise financière des années 1930 (A). et de celle de 2008 (B). (effondrement boursier, faillites en chaîne, chute du PIB et accroissement du chômage) (B).
3h
A) Quelles sont les principales caractéristiques de la crise financière de 1929 ?
DOCUMENT 1 : La crise de 1929 et la crise actuelle
http://www.youtube.com/watch?v=q5TAKWPfdM4&feature=related
Questions :
1) Quelle est la situation économique des EU avant 1929 ?
2) Que font les ménages américains dans ce contexte ?
3) Que se passe-t-il quand « les cours s’effondrent » ? De quoi est-il question ici ?
4) Pourquoi certains investisseurs sont ruinés ?
5) Que font alors les banques ?
6) Pourquoi la crise boursière américaine se transmet-elle à l’Europe ?
7) Quelles sont les conséquences sociales et politiques de cette crise économique ?
=> Une crise boursière
L’économie américaine semblait en pleine forme dans les années 20. Alors que les pays européens peinaient à sortir de la guerre, les Etats-Unis avaient connu une croissance rapide pendant cette période, fondée sur une augmentation de la production industrielle, des progrès techniques et un travail plus productif (le Fordisme notamment s’imposaient dans les entreprises). Les banques prêtaient généreusement aux entrepreneurs qui investissaient alors massivement.
Surtout, un véritable boom spéculatif s’était emparé de la population américaine (6 % en moyenne détenaient des actions en 1929). L’augmentation considérable des cours (quadruplés entre 1925 et 1939) attirait les boursicoteurs, des plus importants aux plus modestes. Les actions étaient achetées souvent à crédit (4/5e des actions en 1929) et on espérait rembourser les prêts par les plus-values obtenues en vendant les titres, une fois que leur cours aurait augmenté.
Le 24 octobre 1929, « jeudi noir » et les jours suivants, les actions à Wall Street (la bourse de New York) s’effondrent ; des centaines de milliers d’actionnaires sont ruinés.
=> De la crise boursière à la crise économique
Les ménages ayant acheté leurs actions à crédit ne peuvent rembourser les banques. Les banques dans l’incapacité de récupérer leur argent, sont de plus confrontées à une demande massive de retraits d’espèces par les particuliers inquiets de la situation et souvent elles ont aussi perdu à la bourse ; une vague de faillites bancaires (plus de 5000) se propage donc dans tout le pays.
Clients se pressant devant la banque Millbury, 24 octobre 1929
Ces faillites entraînent une crise du crédit : les banques réduisent massivement les crédits qu’elles accordaient aux ménages et aux entreprises. La fragilité du système bancaire se transmet alors à l’économie : moins d’investissements, moins de consommation, c’est une demande qui s’effondre. Les entreprises réagissent en réduisant leur production. La production industrielle chute de 50 % entre octobre 1929 et août 1932.
=> Les conséquences sociales
Les fermetures d’usines provoquent rapidement un chômage très important. Il y a plus de 12,6 millions de chômeurs en 1933 aux Etats-Unis alors qu’ils n’étaient qu’un 1,5 million en 1929. Des millions de gens se retrouvent donc dans la misère, sans abris et obligés d’aller à la soupe populaire. La hausse du chômage se traduit par un nouveau recul de la consommation. L’économie entre dans le cercle vicieux de la dépression*. Pour écouler leurs stocks, les entreprises baissent leur prix : l’économie entre dans la déflation*.
Manifestation de chômeurs à Chicago en 1934
=> La crise gagne le monde
Les banques américaines souhaitant récupérer leurs liquidités investies à l’étranger rapatrient leurs capitaux. Cette opération rapide et brutale met en difficulté l’économie de beaucoup de pays notamment européens (l’Allemagne s’était reconstruite pendant les années 1920 grâce à de nombreux prêts américains). Privés de cet argent, les pays doivent donc diminuer leurs importations (mesures protectionnistes) et leur consommation, rétractant d’autant le commerce mondial. La crise s’exporte ainsi en 1930 en Autriche et en Allemagne, en 1932 pour l’Angleterre et en 1933 pour la France. Les conséquences sociales sont dramatiques : chômage, misère sont le lot de beaucoup de pays.
Evolution des taux de chômage entre 1927 et 1938
http://api.education-et-numerique.fr/1.0/blob/5110e2013361eb667e4c2713/draft
Cette crise est un événement historique considérable. Elle va en effet entraîner tous les pays industriels dans une période de dépression durant plus de dix ans bouleversant souvent les structures économiques et sociales, favorisant la montée des régimes autoritaires et débouchant sur la seconde guerre mondiale.
D’après : https://www.maxicours.com/se/cours/la-crise-de-1929/
B) Quelles sont les principales caractéristiques de la crise financière de 2008 ?
DOCUMENT 2 : Crise des subprimes : explications
http://www.youtube.com/watch?v=uOnaJqd92Us&feature=related
Questions :
1) Qu’est-ce qu’un crédit « subprimes » ?
2) Pourquoi est-ce paradoxale ?
3) Pourquoi développer ce type de crédit ?
4) Quel est le vice de ce système ?
5) Pourquoi peut-on parler de « spéculation immobilière » ?
6) Que se passe-t-il quand les prix de l’immobilier chutent ?
7) Quelle est la vraie cause de la crise selon cet économiste ?
=> Une crise immobilière
La crise de 2008 a débuté avec les difficultés rencontrées par les ménages américains à faible revenu pour rembourser les crédits qui leur avaient été consentis pour l’achat de leur logement. Ces crédits étaient destinés à des emprunteurs qui ne présentaient pas les garanties suffisantes pour bénéficier des taux d’intérêt préférentiels (en anglais « prime rate »), mais seulement à des taux moins préférentiels (« subprimes »).
Les crédits « » ont été garantis par une hypothèque sur le logement acheté, l’idée étant que les prix de l’immobilier aux États-Unis ne pouvaient que grimper. Dans ces conditions, une défaillance de l’emprunteur devait être plus que compensée par la vente du bien hypothéqué.
Autre caractéristique, ces crédits ont souvent été accordés avec des taux variables. Plus précisément, les charges financières de remboursement étaient au démarrage très allégées pour attirer l’emprunteur. Elles augmentaient au bout de 2 ou 3 ans et le taux d’emprunt était indexé sur le taux directeur de la FED.
Les prix de l’immobilier ont fini par se retourner à la baisse dans l’ensemble des États-Unis. Résultat : la valeur des habitations est devenue inférieure à la valeur des crédits qu’elles étaient supposées garantir. L’afflux des défaillances des emprunteurs et des reventes de leurs maisons hypothéquées a accéléré la baisse des prix de l’immobilier. Les pertes se sont donc accumulées également du côté des prêteurs. Des établissements de crédit spécialisés se sont, les premiers, retrouvés en difficulté.
=> De la crise de l’immobilier à la crise économique
A l’été 2007 le taux de non-remboursement sur les crédits « subprime » dépassait 15 %. Certes les défauts de paiement ne conduisent pas tous à la faillite de l’emprunteur et à la vente du bien hypothéqué. Mais on estimait, fin août 2007, que près d’un million d’emprunteurs avaient perdu leur logement.
Le marché des « subprimes » s'est très vite révélé trop risqué pour les établissements qui le pratiquaient. En effet, ce schéma ne fonctionnait qu'à condition que les taux restent bas, et que le marché immobilier continue de progresser. Deux phénomènes qui ne sont jamais éternels. D'ailleurs rapidement, les prix de l'immobilier avaient commencé à fléchir aux États-Unis. Les spécialistes de ce type de crédit ont donc commencé à revendre leurs créances sous forme de titres financiers. C'est le mécanisme de la « titrisation ».
Par exemple, une banque accorde un crédit de 200.000 dollars sur 10 ans à un ménage, avec un taux d'intérêt démarrant à 5%. Afin de ne pas attendre la fin des dix ans pour être remboursé et diminuer le risque d'insolvabilité, elle transforme cette créance en titres financiers pour la revendre. Elle émet alors 1000 obligations de 200 dollars, promettant aux acheteurs de ces titres un intérêt annuel de 5% minimum. Ces obligations ont ensuite été achetées par d'autres établissements financiers. Quand les cours se retournent, la diffusion de ces titres devenus « toxiques » contamine l’ensemble du système bancaire mondial : Tous les acteurs financiers, possesseurs de ces titres, cherchent à s’en débarrasser, provoquant un effondrement boursier.
Les établissements spécialisés dans le crédit « subprime » ont été directement et logiquement touchés. Les banques ont mobilisé toutes leurs ressources pour leurs propres financements et ont refusé de prêter même à court et à très court terme aux autres banques. Cet engrenage a touché l’ensemble du système bancaire américain mais aussi européen parce que, dans le contexte de la globalisation financière, les banques européennes avaient également participé à ces montages. Le cycle du crédit jusqu’alors favorable se retourne : les systèmes bancaires réduisent les crédits qu’ils accordent, provoquant une chute de la demande.
=> Les leçons de 1929 : les états interviennent
A l'automne 2008, tout s'accélère. La banque Lehman Brothers fait faillite, laissant derrière elle de nombreux créanciers partout dans le monde. Le 6 octobre, les marchés financiers chutent brutalement : les investisseurs inquiets se mettent soudain à vendre massivement leurs titres financiers. Lors de ce krach boursier, le CAC 40 perd 22 % en une semaine.
L’économie mondiale connaît une récession (recul du PIB) qui provoque chômage et hausse de la pauvreté dans le monde, notamment dans les pays fortement exportateurs.
Face à une crise financière de grande ampleur et la fragilisation du secteur bancaire, les États viennent au secours des établissements financiers afin d'éviter un effondrement global. Par la suite, la crise bancaire se propage à l'économie réelle, notamment par la raréfaction des crédits. La crise économique durera ensuite près de 10 ans.
Sources utilisées :
https://www.lafinancepourtous.com/decryptages/crises-economiques/crise-des-subprimes/crise-financiere/comment-la-crise-de-2008-a-t-elle-commence/
https://www.ideal-investisseur.fr/economie/comprendre-crise-subprime-7992.html
La crise des subprimes expliquée :
https://www.youtube.com/watch?v=eGGy2ocOLHE
Inside Job 1/5 (vostfr) - Video Dailymotion
E412 : EXPLIQUER LES CRISES FINANCIERES
Comprendre et savoir illustrer la formation et l’éclatement d’une bulle spéculative (comportements mimétiques et prophéties auto réalisatrices). (A)
Comprendre les phénomènes de panique bancaire et de faillites bancaires en chaîne. (B)
Connaître les principaux canaux de transmission d’une crise financière à l’économie réelle : effets de richesse négatif, baisse du prix du collatéral et ventes forcées, contraction du crédit. (C)
3h
A) Comment se forme et éclate une bulle spéculative ?
Comportements mimétiques et prophéties auto réalisatrices
Les marchés financiers et immobiliers ne sont pas des marchés comme les autres, dans la mesure où la loi de l’offre et de la demande traditionnelle peut y être inopérante. En effet, la hausse de la valeur des titres ou des biens immobiliers alimente la hausse au lieu de limiter la demande. Les prix s’envolent dans les périodes d’euphorie jusqu’au moment où les anticipations s’inversent et le marché bascule dans la panique.
En période d'expansion du crédit bancaire et de conjoncture favorable, les agents ont tendance à prendre plus de risques, or la contagion et le mimétisme* de leurs comportements créent des phases de confiance excessive et de perte de mémoire collective face aux crises précédentes par un mécanisme « d'aveuglement au désastre ».
De manière générale, le « mimétisme* » peut être défini comme un ensemble de comportements individuels présentant des corrélations : de nombreux investisseurs peuvent être amenés à acheter les mêmes titres pour la simple raison que, agissant en toute indépendance, ils ont reçu des informations corrélées. Intuitivement, un investisseur agit par mimétisme quand il est prêt à effectuer un placement donné en ignorant les décisions des autres investisseurs, mais qu'il change d'avis lorsqu'il constate que ces derniers ont renoncé à ce placement.
Comme l'a montré John Maynard Keynes, les marchés financiers favoriseraient les comportements d'imitation dont l'objectif est davantage d'anticiper l'évolution de l'opinion majoritaire des opérateurs financiers que de contribuer à la convergence des prix vers la valeur réelle des titres. Ce comportement, rendant toute évaluation objective difficile, serait particulièrement à l'oeuvre sur les marchés d'actions.
La finance comportementale pour les tous les investisseurs : Le mimétisme
https://www.youtube.com/watch?v=Jr5NAgSgJtE
La prophétie autoréalisatrice* est un concept de sciences sociales et psychologiques utilisé pour traduire une situation dans laquelle quelqu'un qui prédit ou s'attend à un événement, souvent négatif, modifie ses comportements en fonction de ces croyances, ce qui a pour conséquence de faire la prophétie se réaliser.
Dans le contexte financier, cela décrirait des comportements des acteurs qui craignant ou anticipant une situation défavorable, font des arbitrages sur les actifs financiers* (achats et/ou ventes) qui provoquent l’évènement anticipé. Quand ces comportements sont collectifs, cela contribue à intensifier les mouvements financiers et la spéculation.
Les anticipations auto réalisatrices :
https://www.youtube.com/watch?v=PXNhR7nJb9M
Les crises des marchés financiers sont essentiellement liées à l'éclatement de ces bulles spéculatives qui se nourrissent de l'écart croissant entre la valeur « fondamentale » des actifs (actions, biens immobiliers) et leur valeur de marché.
Une bulle économique, bulle de prix, bulle financière, ou encore bulle spéculative*, est un niveau de prix d'échanges sur un marché excessif par rapport à la valeur financière intrinsèque des biens ou actifs échangés. C’est une situation dans laquelle le cours d’un actif s’éloigne durablement et cumulativement de sa valeur d’équilibre.
L'économie, mode d'emploi - Qu'est-ce que la spéculation?
Ces déviations des prix des actifs, appelées « bulles », ont des effets très néfastes sur la stabilité économique et financière, tant à la hausse (excès d'endettement, insuffisance d'épargne) qu'à la baisse (risque de déflation et de crise bancaire).
Une bulle spéculative :
https://www.youtube.com/watch?v=Q4NPJI08nTY
https://www.youtube.com/watch?v=ijNbZL_j2OA
En raison de ce type de comportements, les marchés de capitaux (pris au sens large: marché des changes, marché monétaire, marché financier) sont donc fondamentalement instables. La possibilité de revendre à tout moment les titres (ce qu'on appelle la liquidité) devient largement illusoire lorsque tous les agents décident de les céder en même temps et que personne ne désire plus les acheter : il se produit alors un krach boursier. Dans les économies actuelles, le krach produit généralement un effet de richesse négatif, l'effondrement du cours des titres provoquant un appauvrissement des agents économiques et entraînant une baisse de la demande globale.
B) Pourquoi peut-il y avoir des phénomènes de panique bancaire et des faillites bancaires ?
Une panique bancaire* est un phénomène, souvent auto-réalisateur, dans lequel un grand nombre de clients d'une banque craignent qu'elle ne devienne insolvable et en retirent leurs dépôts le plus vite possible.
Début de panique bancaire en Andorre :
https://www.youtube.com/watch?v=jJbd1I87_GQ
Le « Bank run » ou « panique bancaire » peut survenir à l'occasion d'une crise économique ou d'une rumeur qui laisse présager le possible défaut d'un établissement bancaire. Il s'agit avant tout d'une crise de confiance. Celle-ci peut être fondée ou non, mais risque toujours d'engendrer des comportements irrationnels. En effet, la menace supposée ou avérée d'une faillite bancaire incite les épargnants à récupérer leurs dépôts. Et s'ils le font tous dans un laps de temps très court, la banque ne pourra servir toutes les demandes de retraits et se retrouvera de facto comme n'importe quelle entreprise dans une situation de cessation de paiement.
Ce mécanisme relève de ce que l'on appelle une prophétie auto réalisatrice. Il faut entendre par là, que même si l'hypothèse d'une défaillance d'un établissement bancaire ne repose sur aucun élément objectif, la modification des comportements de la clientèle engendrée par cette hypothèse va avoir pour effet qu'elle se réalise.
De nombreuses paniques bancaires ont émaillé la fin du 19ème siècle. Survenant à l'occasion de conflits armés ou de crises économiques elles ont parfois eu pour conséquence de provoquer des faillites de banques. Ces évènements pouvaient être directement corrélés à l'émergence de bulles spéculatives ou de krach boursier.
Une faillite bancaire intervient lorsque l’établissement n’est plus en mesure de payer ses dettes au moment où celles-ci deviennent exigibles, ou encore, de rembourser ses créanciers. À ce moment-là la banque doit être fermée et mise en liquidation. Les déposants, en confiant leur argent à leur banque, en deviennent les créanciers ; et la banque a contracté une dette envers eux puisqu’elle doit leur restituer leurs fonds. Si une banque fait faillite, les clients perdent accès à leurs comptes et à leurs moyens de paiement (chéquiers, cartes). Une telle situation créerait un préjudice considérable aux clients de cette banque, et plus généralement à toute l’économie. A grande échelle, cela se traduirait par une chute de la consommation.
L'image d'Épinal de ce qu'est un « Bank run » reste peut-être les longues files d'attente devant les guichets des banques, de clients désireux de récupérer leurs avoirs lors de la crise de 1929. Les pays occidentaux ont peu à peu tiré les leçons de ses crises et créé des systèmes de régulations des flux monétaires ainsi que des organismes tutélaires dont le rôle est de contrôler et d'organiser le secteur bancaire.
Mais dans le sillage de la crise de 2008, le spectre du « Bank run » a ressurgi : la 2ème banque du monde (Lehman Brothers) a fait faillite ! Tout d'abord, lors de la crise financière Chypriote en 2012-2013, puis en Grèce en 2015, lorsque l'éventualité d'une sortie de ce pays de l'Euro système a incité les Grecques à effectuer plus de trois milliards de retraits aux guichets de leurs banques en une semaine.
D’après : https://www.ideal-investisseur.fr/economie/banck-run-panique-bancaire-8057.html
C) Quels sont les principaux canaux de transmission d’une crise financière à l’économie réelle ?
Effets de richesse négatif, baisse du prix du collatéral et ventes forcées, contraction du crédit
DOCUMENT 3 : Un krach boursier en 2019, science-fiction ... :
https://www.youtube.com/watch?v=ITVOa01RFxQ
Questions :
1) Qu’a-t-on fait pour sortir de la crise de 2008 ? Pourquoi ?
2) Qu’ont fait les banques ?
3) De quoi dépend la hausse du cours d’une action en situation normale ?
4) L’augmentation constatée du cours des actions répond-t-il à cette situation ?
5) Pourquoi y a-t-il un risque de krach boursier ?
6) Quel en serait l’impact sur les banques ?
7) Pourquoi la croissance pourrait paradoxalement fragiliser le système financier ?
8) Qu’est-ce que « l’économie réelle » ?
L'« économie réelle » est une expression employée pour désigner l'activité économique concrète pour les acteurs de l’économie : habitants, citoyens, ménages, des entreprises, etc … L’idée est que cette économie est à distinguer de l’économie financière qui peut connaître des mouvements spéculatifs qui ne s’expliquent pas par l’état de « l’économie réelle ». Par exemple, une entreprise qui fait des profits peut voir son cours s’effondrer si des actionnaires anticipent une bulle spéculative à la baisse du cours de cette entreprise.
Ici, il faut donc expliquer comment les mouvements spéculatifs finissent par toucher l’économie réelle, notamment dans le cadre de chocs systémiques comment en 1929 (effondrement du cours des actions) ou en 2008 (retournement des prix de l’immobilier).
On appelle choc systémique les conséquences négatives multiples qu'un événement particulier entraine par réactions en chaîne (comportements irrationnels des acteurs notamment) sur l'ensemble du système, ce qui peut occasionner une crise générale de son fonctionnement. Une crise sera qualifiée de systémique quand des déséquilibres au départ confinés à un domaine ou un marché se propagent à l'ensemble de l'économie.
1929 : Un choc systémique
On parlera de « canaux de transmission » pour désigner les évènements qui permettent la « contagion » de la crise financière à la crise systémique :
- L’effet richesse négatif * : L’individu (ou « le ménage ») dispose d’une richesse, constituée de ses revenus salariaux, de son patrimoine financier (actions, obligations etc.) et non financier (immobilier). Cette richesse lui permet de dégager son revenu permanent (moyenne actualisée de ses revenus présents et futurs anticipés) sur lequel est fondée sa consommation. Dès lors, tout choc affectant négativement la richesse de l’individu va réduire son revenu permanent et donc sa consommation. Si le choc négatif est transitoire – ou perçu comme tel –, l’impact sur la consommation sera lui-même transitoire et de faible ampleur du fait de l’actualisation sur l’ensemble des revenus présents et futurs. En revanche, si le choc négatif est perçu comme permanent, la réduction du revenu permanent sera importante, entraînant par là une réduction durable de la consommation.
Ainsi, une baisse importante mais provisoire d’un portefeuille d’actions n’affectera pas la consommation de manière durable. En revanche, en cas d’éclatement d’une bulle spéculative, les effets richesse négatifs peuvent se traduire par des reculs nets d’attitude, notamment quand ils sont nombreux et simultanés. Une crise financière a donc un impact sur le revenu des investisseurs et épargnants qui peuvent réduire leur consommation et fragiliser la croissance (Spéculation => économie réelle).
- Baisse du prix du collatéral et ventes forcées : Les banques peuvent être confrontées à la baisse de la valeur de leurs collatéraux : un collatéral* est un actif offert en garantie lors d’une opération de crédit.
Par exemple, dans le cas des crédits subprimes, le collatéral consistait en l’hypothèque de la maison engageant le crédit. Quand le prix du collatéral (la valeur de la maison) baisse alors la banque qui a accordé le crédit ne retrouve pas la valeur du crédit dans la vente de la maison si l’emprunteur fait défaut. On parlera ici de ventes forcées* c’est-à-dire de ventes imposées par la situation économiquement précaire du propriétaire du bien. Le prêt sous hypothèque impose de se séparer de sa maison.
A grande échelle, la baisse du prix du collatéral entraîne des pertes pour les banques. Les crédits non remboursés ne sont pas compensés par la vente des collatéraux. Face à ses problèmes de refinancement, les banques restreignent les crédits qu’elles accordent.
- La contraction du crédit résulte des pertes des banques. Quand elles ne parviennent plus à équilibrer leurs comptes, les banques réduisent le montant et le nombre des crédits qu’elles accordent. L’offre de crédit des banques est freinée et les taux d’intérêt remontent, ce qui dissuade les emprunteurs de s’endetter. On assite donc à une forte réduction de la demande qui va se répercuter sur le niveau de la production et du chômage. L’économie réelle est touchée et entre dans un cercle vicieux qui l’amène dans la récession voire la dépression.
Comme on le voit, les banques ne sont pas un acteur comme les autres de l’économie. Parce qu’elles créent de la monnaie en accordant des crédits, elles permettent de soutenir la consommation, l’investissement et donc la croissance. Mais cette logique n’est vraie que quand elles arrivent ainsi à se financer ; en cas de pertes, le cercle vertueux peut devenir vicieux. Le crédit peut se contracter, entraînant l’économie dans la crise. Dans un contexte fortement financiarisé, il faut donc s’assurer que les éventuelles pertes sur les marchés financiers ne se propageront pas dans l’économie réelle.
La crise : https://www.youtube.com/watch?v=hgFDjoBEjic
Sources utilisées :
https://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/documents/crise2009/crise25.pdf
https://www.melchior.fr/cours/complet/question-4-comment-les-effets-d-une-crise-financiere-se-transmettent-ils-l-economie-reelle