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E3.2 : Fluctuations économiques et lutte contre le chômage

SCIENCE ECONOMIQUE
E3 : LUTTER CONTRE LE CHÔMAGE

 

 

E3.2 : FLUCTUATIONS ECONOMIQUES ET LUTTE CONTRE LE CHÔMAGE

 

Questionnements

Objectifs d’apprentissage

 

Comment lutter contre le chômage ?

-Comprendre les effets des fluctuations de l’activité économique sur le chômage conjoncturel. E321

 

-Connaître les principales politiques mises en œuvre pour lutter contre le chômage : politiques macroéconomiques de soutien de la demande globale, politiques d’allégement du coût du travail, politiques de formation et politiques de flexibilisation pour lutter contre les rigidités du marché du travail. E322

 

1 semaine (6h)

           

 

E321 : ACTIVITE ECONOMIQUE ET CHÔMAGE CONJONCTUREL

 

Comprendre les effets des fluctuations de l’activité économique (A) sur le chômage conjoncturel (B).

 

2h

 

 

A) Quelles sont les fluctuations économiques que connaît l'activité économiques ?

 

La croissance n'est pas un processus continu. Elle est fluctuante. On appelle fluctuations économiques l'ensemble des mouvements de ralentissement ou d'accélération du rythme de la croissance économique. Le repérage des fluctuations s'opère grâce à des séries statistiques (annuelles, trimestrielles, mensuelles) qui portent sur le volume de la production, les prix, le chômage, le niveau des stocks, les carnets de commande des entreprises, etc.

 

On parle de « conjoncture » quand on fait référence à la situation économique à un moment donné. Un phénomène est conjoncturel quand il découle ou cause une situation ponctuelle, de courte durée. La crise du Covid19 est conjoncturelle mais ses effets peuvent être structurels s’ils sont très durables dans le temps (ex : le numérique à l’école).

            
Quand les fluctuations économiques tendent à se répéter dans le temps, on parle de cycles économiques. Une approche cyclique des variations économiques repère en général les phases suivantes du cycle :

 

 

La croissance effective est instable : à des périodes de croissance soutenue (expansion), succèdent des périodes de forts ralentissements, voire de recul de l'activité productive pendant une période plus ou moins longue (récession voire dépression).

           
Au sens strict, le terme de « crise » désigne le point de retournement à la baisse de l'activité économique ; au sens large, il désigne l'ensemble de la période au cours de laquelle l'activité est déprimée, le chômage élevé, etc. ; la crise se termine alors grâce à la « reprise ». La récession survient lorsque la croissance économique est négative pendant au moins six mois consécutifs. Lorsque la baisse de la production se prolonge, par exemple sur plusieurs années, on assiste à un phénomène de dépression économique.         

Une crise économique est une dégradation brutale de la situation économique d'un pays ou d'une zone économique, conséquence d'un décalage entre la production et la consommation. Elle se traduit en général par une forte augmentation du chômage, par une baisse du PIB (Produit Intérieur Brut), un accroissement du nombre de faillites, une baisse du pouvoir d'achat, par une instabilité des prix (déflation ou inflation), …

 

 

 

B) Quels sont les effets des fluctuations de l'activité économique sur le chômage conjoncturel ?

 

Comment la conjoncture peut-elle être cause de chômage ?

 

Le chômage conjoncturel* est le taux de chômage dû à un ralentissement temporaire de l’activité économique. Il s’explique donc par les fluctuations cycliques de l’économie.

 

Lors des phases de ralentissement de l’économie (croissance « molle », récession) la production diminue pour s’adapter à la baisse de la consommation. Cet ajustement du niveau de la production provoque une diminution de la demande de main-d’œuvre, une augmentation des licenciements et par voie de conséquence à une hausse du chômage conjoncturel.

 

DOCUMENT 8 : Croissance et chômage en France, en %

 

 

Questions : 
1) Présentez le document
2) Etudiez la courbe du chômage en France depuis 1965.   

3) Etudiez la courbe de la croissance.   
4) Quels liens peut-on faire entre ces 2 évolutions ?

 

 

En période de reprise économique, il constate que la hausse de la production n'engendre pas une diminution proportionnelle du taux de chômage. Ainsi, une hausse de 3% de la production fait seulement baisser le chômage de 1%.

A l'inverse, en période de récession de l'économie, le chômage baisse moins vite que le niveau de la production. Lorsque la production diminue de 3%, le chômage augmente de 1% seulement. Cette théorie économique sur le chômage conjoncturel est connue sous le nom de loi d'Okun.

 

 

DOCUMENT 9 : Quels sont les mécanismes expliquant le chômage conjoncturel ?

 

 

Questions : 
1) A quoi fait référence une « conjoncture économique négative » ?         

2) En partant d’une conjoncture économique négative, repérez les mécanismes qui conduisent au chômage.     
3) A partir de ce schéma, que se passerait-il en situation de croissance soutenue ?
4) Faut-il baisser les salaires dans cette approche ?

 

 

 

E322 : LUTTER CONTRE LE CHÔMAGE

 

Connaître les principales politiques mises en œuvre pour lutter contre le chômage : politiques macroéconomiques de soutien de la demande globale (A), politiques d’allégement du coût du travail (B), politiques de formation et politiques de flexibilisation pour lutter contre les rigidités du marché du travail (C).

 

4h

 

=> Quel chômage pour quelles solutions ?

 

Les politiques mises en œuvre dépendent en premier lieu du diagnostic posé quant aux origines du chômage :

 

- En référence aux travaux de J.M. Keynes, le chômage est dit keynésien* lorsqu'il résulte d'une insuffisance de la demande globale qui se traduit par un « équilibre de sous-emploi ».

 

- On parle de chômage classique* pour désigner une situation dans laquelle le chômage s'explique essentiellement par un coût du travail trop élevé qui décourage la demande de travail par les employeurs.

 

- En retraçant l'histoire récente des politiques pour l'emploi, en France notamment, on constate que la diversité des explications du chômage se traduit par la pluralité des dispositifs de lutte contre le chômage, mais aussi qu'aucune de ces politiques ne parvient, à elle seule, à endiguer le phénomène. Elle fait apparaître également l'existence d'un chômage à caractère structurel* qui justifie la mise en œuvre de politiques de formation et de flexibilisation du marché du travail.

Dessine-moi l'éco : Y a-t-il un remède au chômage ?

 

Il est essentiel dans la cadre de la lutte contre le chômage d’opérer une distinction claire entre les différents types de chômage pour identifier les causes et mettre en place les politiques économiques les plus cohérentes.

 

 

A) Comment soutenir la demande globale peut-il lutter contre le chômage ?
Comment lutter contre le « chômage keynésien » ?

 

=> Pour Keynes, le chômage peut être involontaire

Dans le cadre de la crise de 1929, Keynes assiste aux manifestations des chômeurs aux EU : ils réclament des emplois, même à bas salaire que le système économique n'est pas en mesure de leur fournir. Cette situation contredit les positions néo-classiques : selon eux, la baisse des salaires aurait dû permettre de retrouver le plein emploi. Réfutant la conception du chômage volontaire, Keynes va montrer que le chômage peut être involontaire.

 

Pour lui, les déterminants de l'Offre et de la Demande de travail sont de nature différente. L'offre de travail dépend de données démographiques (accroissement naturel, solde migratoire) et sociologiques (répartition par âge de la population, âge légal de la scolarité, âge légal des départs à la retraite). La demande de travail dépend de données macroéconomiques comme le niveau global de la demande adressée aux entreprises. A priori, il n'y aucune raison pour que l'Offre et la Demande de travail évoluent de concert et s'égalisent.

 

De plus, le salaire n'est pas un prix comme les autres, mais résulte plutôt de compromis historiques et sociaux (cf. code du travail)

De ce fait, il peut exister un équilibre de sous–emploi, c'est-à-dire une situation de l'économie caractérisée par un équilibre sur les marchés des capitaux et des biens et services (cf. équilibre général néoclassique) qui coexiste par un déséquilibre durable sur le marché du travail. Les entreprises répondent de manière suffisante à la demande, sans que pour autant le niveau de la demande permette d'absorber la population active dans son ensemble. Le marché du travail ne s'autorégule pas ; le chômage peut être involontaire.

 

 

=> Pour Keynes, la demande soutient l'emploi

Pour Keynes, c'est la demande c'est-à-dire la consommation (demande globale) et l'investissement qui détermine le niveau de la production (l'offre) donc de l'emploi.

 

Keynes va considérer que l'état doit intervenir pour permettre à l'économie de retrouver la croissance et le plein emploi. Il s'agit de soutenir la demande globale* c’est-à-dire la demande de biens et de services adressée aux producteurs nationaux, dans le secteur public comme dans le secteur privé. Ces demandes sont faites aussi bien par des consommateurs et des entreprises à l'intérieur du pays qu'à l'extérieur, soit de pays étrangers.

 

Le niveau de la consommation résulte du revenu distribué et de la propension à consommer (=part du revenu qui est consommé).

Dans la théorie de Keynes, la propension à consommer est la part moyenne du revenu disponible d'un ménage qui est consacrée à la consommation. De même, la propension à épargner est la part consacrée à l'épargne.      


L'investissement dépend du taux d'intérêt et de la rentabilité économique attendu de l'investissement (« efficacité marginale du capital »). Plus les taux d'intérêt sont bas et plus l'investissement est facilement rentabilisé.

Ces deux déterminants de la demande effective vont permettre aux entrepreneurs d'anticiper la demande future. La demande anticipée est la demande adressée aux entreprises telle qu'elle est prévue par les entrepreneurs. Si ces deux déterminants évoluent de manière favorable (hausse de la consommation, baisse des taux d'intérêt), alors les entreprises anticipent une hausse de la demande et décident d'embaucher.

 

Consommation + Investissement = Demande globale => demande anticipée => niveau de l’emploi => niveau du chômage

 

 

On comprend comment le niveau des salaires contribue au niveau de la consommation, donc au niveau de la demande effective, donc au niveau de l'emploi. La hausse des salaires contribue donc à soutenir le niveau de l'emploi, contrairement aux conclusions néoclassiques.

 

=> Quelle politique de l'emploi faut-il mener ? 

Pour que l'économie sorte de l'équilibre de sous-emploi, il faut que l'état soutienne la demande. Le plein emploi n'est pas le résultat d'une autorégulation marchande mais d'une politique globale qui modifie les données macroéconomiques. On parle de « politique de relance ».

 

Keynes met l'accent sur la politique monétaire* : il faut baisser les taux d'intérêt (politique monétaire expansive) pour encourager l'endettement à des fins de consommation et d'investissement.

La politique budgétaire* est expansive : l'Etat investit directement pour augmenter la demande adressée aux entreprises. Keynes montre que l'investissement public provoque un effet multiplicateur sur la croissance et l'emploi.

Keynes préconise une politique de revenu ambitieuse, notamment par une hausse des revenus sociaux à destination des ménages les plus modestes (ceux qui ont la propension à consommer la plus importante).

 

 

La politique budgétaire* correspond aux modalités d'utilisation des dépenses publiques en fonction de certains objectifs.  

La politique monétaire* est l'action par laquelle l'autorité monétaire, en général la banque centrale, agit sur la masse monétaire (quantité de monnaie en circulation).

 

Ces politiques coordonnées doivent rendre positives les anticipations des entrepreneurs qui parient sur une hausse de la demande effective, ce qui permet la création d'emplois.

Fort de ses succès sur les crises de 1929, le keynésianisme va devenir la référence des politiques économiques de l'après-guerre. Elles vont permettre la stimulation des économies qui vont connaître le cercle vertueux des 30 glorieuses.

 

KEYNES ET LE KEYNÉSIANISME :    
https://www.youtube.com/watch?v=CMrfCAbHOgQ

POLITIQUE DE LA DEMANDE : https://www.youtube.com/watch?v=ZeqxSGxxSew

LA RELANCE : https://www.youtube.com/watch?v=LW3UHjYeJrE

La stagflation issue de la crise de 1974 va remettre en cause cette approche.

Dessine-moi l'éco : Austérité ou relance, comment ça marche ? 

 

 

 

B) Comment alléger le coût du travail peut-il lutter contre le chômage ?
Comment lutter contre le « chômage classique » ?

 

 

=> Le marché du travail dans l’analyse classique

Pour les auteurs « classiques » (appellation de Keynes pour les économistes classiques et néoclassiques), le travail est une marchandise comme les autres. De ce fait, il existe un marché du travail qui confronte les offres de travail (=demandes d'emplois) et les demandes de travail (=offres d'emplois) et qui trouve de manière autonome (autorégulation) un prix d'équilibre tel que les offres égalent les demandes.

 

Lorsque le marché fonctionne sans entrave, il est possible de déterminer un salaire d'équilibre qui permet d'égaliser l'O et la D de T : tous ceux qui souhaitent être embauchés au salaire d'équilibre peuvent l'être. L'économie connaît le plein emploi.

 

Dans cette conception du marché du travail, le chômage ne peut être que frictionnel (temps d'adaptation de l'O et de la D) ou volontaire (les « chômeurs » sont des travailleurs qui refusent de travailler au prix d'équilibre ; ils « sortent » du marché du travail).

Cette approche sera notamment défendue par Arthur Cécile Pigou, le professeur d'économie de Keynes.

 

=> Pourquoi y a –t-il du chômage selon les classiques ?

L'existence du chômage s'explique par les interventions extérieures, et notamment celle de l'état, qui empêchent l'équilibre du marché :

 

- des rigidités, c'est-à-dire des contraintes légales extérieures aux volontés individuelles : temps de travail, salaires, primes, …

 

- la fiscalité qui pèse sur le travail (cotisations sociales « charges ») alourdit le coût de travail. Les impôts et les taxes constituent un détournement de la VA.

 

Par exemple, l'existence d'un SMIC amène à un phénomène de rationnement sur le marché du travail : l'imposition d'un prix plancher supérieur au prix d'équilibre restreint artificiellement la demande de travail et empêche l'équilibre des offres et des demandes de travail.

 

- Ensuite, les néo-classiques dénoncent les aides aux chômeurs ou aux inactifs qui entretiendraient le chômage volontaire : parce qu'il reçoit des indemnités, le chômeur refuse ou décale son retour à l'emploi. Ces « trappes à chômage » sont donc entretenues par toutes les aides qui proposent des revenus sociaux en compensation de l'absence d'emploi (RMI, indemnités chômage, allocations, …)

 

 

=> Quelle politique de l'emploi faut-il mener ? 

 

Cette politique se construit selon 3 axes :

- limiter le chômage volontaire en soumettant à condition l'octroi des aides et des allocations et/ou en réduisant le montant de ces aides (politiques « actives » de l'emploi) ;

- diminuer la fiscalité, en baissant les charges, les taxes et/ou l'impôt sur les sociétés pour réduire notamment le coût du travail. Dans ce cadre, on peut évoquer le projet d'une « TVA sociale » c'est-à-dire le basculement d'une partie du financement de la protection sociale des cotisations assises sur la rémunération du travail vers la « T.V.A. sociale », assise sur la consommation

- déréglementer le marché du travail en assouplissant les rigidités qui encadrent le contrat de travail. La recherche de nouvelles formes de contrat ou de conditions d'emploi plus flexibles s'inscrit dans cette démarche.

 

LA POLITIQUE DE L'OFFRE : https://www.youtube.com/watch?v=hYXeS680eQ8

 

 

C) Comment lutter contre les rigidités du marché du travail peut-il lutter contre le chômage ?
Comment lutter contre le « chômage structurel » ? Former et flexibiliser.

 

 

=> Identifier le chômage structurel

En retraçant l'histoire récente des politiques pour l'emploi, en France notamment, on constate que la diversité des explications du chômage se traduit par la pluralité des dispositifs de lutte contre le chômage, mais aussi qu'aucune de ces politiques ne parvient, à elle seule, à endiguer le phénomène. Elle fait apparaître également l'existence d'un chômage à caractère structurel qui justifie la mise en œuvre de politiques de formation et de flexibilisation du marché du travail.

 

 

=> Pourquoi y a –t-il du chômage structurel ?

 

Cf. E312 : COMPRENDRE LE CHÔMAGE STRUCTUREL

 

Comprendre que les problèmes d’appariements (frictions, inadéquations spatiales et de qualifications) et les asymétries d’information (salaire d’efficience) sont des sources de chômage structurel. (A)

Comprendre les effets (positifs ou négatifs) des institutions sur le chômage structurel (notamment salaire minimum et règles de protection de l'emploi). (B)

 

 

 

=> Quelle politique de l'emploi faut-il mener ? 

 

On peut considérer que le chômge est "structurel" car ce sont les structures du marché du travail qui expliquent le chômage. Il s'agit donc de rétablir une adéquation entre Offre et Demande de travail en agissant sur ces 2 variables :

 

 

  • Il faut agir sur la Demande de travail par les employeurs : il faut la stimuler en réduisant ce qui l'entrave. Si les emplois proposés sont insuffisant, c'est que les conditions de l'emploi ne correspondent pas aux besoins des employeurs; les contrats de travail sont trop "rigides" => il faut les flexibiliser.
  • Il faut agir sur l'Offre de travail par les travailleurs : si certains travailleurs ne trouvent pas d'emploi, c'est que leur "capital humain" (leurs compétences, leur productivité) ne correspond pas aux besoins des employeurs potentiels. Il faut donc enrichir l'offre de travail en permettant aux travailleurs d'augmenter leur "capital humain" => Il faut former.

 

 

 

=> Les enjeux de la flexibilité

La flexibilité en général désigne la capacité de s'adapter à une situation donnée. La « rigidité » est son contraire. Au sens économique, la flexibilité* désigne « la capacité d'une entreprise de s'adapter aux évolutions de son environnement, et notamment de la demande. »

 

On distingue plusieurs modalités de la flexibilité :

- la flexibilité quantitative interne : il s'agit de modifier selon les besoins le temps de travail des employés de l'entreprise (par exemple, les heures supplémentaires ou l'annualisation du temps de travail, temps partiel).

- la flexibilité quantitative externe : il s'agit de modifier selon les besoins les quantités de travail utilisées en ayant recours à des travailleurs extérieurs à l'entreprise (ex : Interims, CDD)

- l'externalisation : il s'agit de sous-traiter une partie de la production en la confiant à une unité de production décentralisée.

- la flexibilité fonctionnelle désigne l'aptitude des salariés à changer de poste de travail sans coûts supplémentaires (d'où polyvalence). La formation s'inscrit dans cette approche.

- la flexibilité des rémunérations permet de faire varier à travers la rémunération des salariés. Dans ce cas-là le salaire brut peut être peu important, mais celui-ci est majoré de manière importante sous forme de primes. Ainsi, lorsque l'entreprise va mal, elle peut supprimer les primes pour n'avoir qu'à payer des salaires faibles.

 

La flexibilité du travail : https://www.youtube.com/watch?v=xMkTvaLw7NI

 

 

=> Pourquoi flexibiliser ?
Stimuler la demande de travail

 

La flexibilité est devenue l'un des grands axes des politiques économiques de l'emploi ou de la gestion de la main d'œuvre dans les entreprises.

La mondialisation a accéléré la nécessité d'assouplir les conditions de la production pour être plus réactif aux évolutions de l'environnement, et notamment à la concurrence. La nécessité d'être compétitif implique la possibilité de modifier rapidement l'organisation du travail. La polyvalence et l'autonomie en sortent renforcées. Dans ces conditions, la flexibilité a contribué au développement des emplois précaires depuis les années 90.

 

D'un point de vue théorique, La politique de la flexibilité est une évolution d'inspiration libérale. Assouplir les conditions de l'emploi, c'est réduire les rigidités qui pèsent sur le marché du travail. Il s'agit de déréglementer le code du travail pour encourager l'embauche. Pour les libéraux, les contraintes d'embauche sont autant d'interventions extérieures qui déséquilibrent le marché.

Plus pragmatiquement, la flexibilité permet de réduire les coûts de production (réduction des coûts salariaux, des frais de licenciement, …) et d'augmenter la productivité (production à flux tendus, polyvalence, …)

 

 

=> Flexibilité et lutte contre le chômage

 

Le chômage est un stock alimenté par des flux de fin de contrats et de licenciements et diminué des flux de retour à l'emploi. Si les flux tarissent, la durée du chômage s'allonge, sans affecter le taux de chômage. Pour dynamiser ces flux, on peut introduire davantage de flexibilité sur le marché du travail. Ainsi a été libéralisé dans les années 1980 le recours aux formes atypiques d'emploi, soit à l'intérim, au contrat à durée déterminée, et au temps partiel, érodant la norme d'emploi du contrat à durée indéterminée (C.D.I.) à temps plein. Si ce dernier demeure la norme de référence de l'emploi dans les représentations et la forme de contrat la plus courante, il ne constitue plus qu'une minorité des embauches : en France en 2010, les contrats à durée déterminée représentaient 76,6 % des flux d'embauches et 9,6 % du stock des emplois salariés.

Autre forme de flexibilité, le chômage partiel permet d'éviter des suppressions d'emploi dramatiques pour les salariés, et également coûteuses pour les entreprises qui se privent du capital humain accumulé et incorporé par leurs employés. Les salariés, maintenus dans l'entreprise en période de ralentissement de l'activité, peuvent voir leur temps de travail augmenter à nouveau au moment de la reprise.

 

La flexibilité peut donc être un remède au chômage de masse. Les entreprises sont incitées à embaucher en fonction de leurs besoins même temporaires ou saisonniers (CDD, …). Elles peuvent licencier sans subir une hausse de leurs coûts salariaux (indemnités de licenciement, plan social, …). Cette possibilité devrait bénéficier aux catégories sociales les plus touchées par le chômage (les catégories à « faible employabilité » : jeunes, +50 ans, femmes, étrangers, peu qualifiés). 

 

 

=> Former pour lutter contre le chômage

Enrichir l'offre de travail

Taux de chômage selon le niveau de diplôme et la ... - Insee


La Formation* désigne le niveau d'étude maximal obtenu par un individu à la fin de son parcours scolaire.

La Qualification* désigne l'ensemble des capacités professionnelles acquises au cours de la scolarité (formation), mais aussi dans le cadre de l'activité professionnelle (expérience professionnelle).

 

La formation a un rôle important à jouer dans le domaine de l'emploi. Ce type de politique a pour but d’améliorer l’appariement sur le marché du travail. Les politiques de formation semblent nécessaires en raison du progrès technique et de l’évolution de l’organisation du travail qui impliquent que certains chômeurs se dotent de nouvelles qualifications et compétences. Cette catégorie de politiques repose sur l’idée selon laquelle l’amélioration du capital humain accroît la productivité et donc le potentiel de croissance économique d’un pays.

 

 

On distingue deux types de politiques de formation :       
- Les politiques globales qui touchent toute la population. Elles reposent sur la formation initiale et la formation professionnelle continue.   
- Les politiques spécifiques d’insertion qui concernent avant tout les chômeurs ou les travailleurs les plus exposés au risque de chômage.

 

Les politiques de formation initiale jouent un rôle majeur puisqu’elles permettent de doter tous les individus d’un capital humain général leur permettant, outre l’apport spécifique des connaissances et compétences acquises, la capacité à apprendre et continuer de se former. Elles n’ont donc pas nécessairement pour objet d’apparier les compétences acquises aux compétences recherchées par les entreprises, mais participent de l’appariement dynamique des besoins en compétences et en qualifications.

 

La formation professionnelle peut, elle, faciliter la mobilité des travailleurs et leur adaptation au progrès technique.

 

On peut ainsi renforcer l'employabilité des plus jeunes par davantage de formation initiale, la qualification apportant toujours une forte protection relative envers le chômage, même si cette relation est quelque peu brouillée par l'élévation générale du chômage qui a touché jusqu'aux plus diplômés. Le prolongement de la durée des études a toutefois parallèlement pour effet une diminution du taux d'emploi des jeunes.

 

On peut ensuite renforcer l'employabilité des moins jeunes par la formation continue dont bénéficient aujourd'hui paradoxalement davantage les cadres et les plus diplômés qui sont moins touchés par le chômage. On peut enfin mettre l'accent sur la formation professionnelle et l'accompagnement des chômeurs.

 

C’est dans cette optique qu’a été créé le compte personnel de formation en 2015, prolongeant le droit individuel à la formation reconnu en 2004. En 2016, en France, la dépense nationale pour la formation professionnelle continue et l’apprentissage s’élevait à 26,1 milliards d’euros, hors dépenses directes des entreprises, soit 1,2% du PIB.     


Il existe enfin une diversité de politiques spécifiques d’insertion professionnelle, mises en œuvre par l’État, les conseils régionaux ou encore Pôle emploi ou les missions locales pour ce qui concerne les 16-25 ans en difficulté d’insertion professionnelle. L’insertion par l’activité économique (IAE) est un autre dispositif de politique de l’emploi. Il est mis en œuvre par des associations et des entreprises conventionnées par l’État et est destiné aux personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles importantes.

 

Dessine-moi l'éco : La réforme de la formation professionnelle

Dessine-moi l'éco : Y a-t-il un remède au chômage ?

Comment lutter contre le chômage structurel :      
https://www.youtube.com/watch?v=8KP7gsRzxQk

 

 

 

Sources utilisées :  

https://www.vie-publique.fr/fiches/269999-chomage-structurel-et-chomage-conjoncturel
http://ses.webclass.fr/notion/chomage-structurel

 

https://eduscol.education.fr/document/6168/download

 

 

Lutte contre le chômage, éternel mensonge d'Etat... | Le Club de ...



15/11/2019