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E3.1 : Chômage et chômage structurel

SCIENCE ECONOMIQUE
E3 : LUTTER CONTRE LE CHÔMAGE

 

 

 

 

 

E3.1 : CHÔMAGE ET CHÔMAGE STRUCTUREL

 

Questionnements

Objectifs d’apprentissage

 

Comment lutter contre le chômage ?

- Savoir définir le chômage et le sous-emploi et connaître les indicateurs de taux de chômage et de taux d’emploi. E311

 

-Comprendre que les problèmes d’appariements (frictions, inadéquations spatiales et de qualifications) et les asymétries d’information (salaire d’efficience) sont des sources de chômage structurel. E312

-Comprendre les effets (positifs ou négatifs) des institutions sur le chômage structurel (notamment salaire minimum et règles de protection de l'emploi). E312

 

1 semaine (6h)

           

 

E311 : CHÔMAGE ET SOUS-EMPLOI

 

Savoir définir le chômage et le sous-emploi (A) et connaître les indicateurs de taux de chômage et de taux d’emploi (B).

 

2h

 

 

A) Définir le chômage et le sous-emploi

 

Le chômage* (au sens BIT) désigne « l'ensemble des personnes qui répondent aux caractéristiques suivantes : être sans emploi, être disponible pour travailler, rechercher activement un emploi. »

Un chômeur est un actif : il fait partie de la population active qui désigne le potentiel de travailleurs dont dispose une économie à un instant donné.

Les inactifs sont donc des membres de la population totale mais qui ne travaillent ni ne cherchent un emploi : retraités, étudiants et élèves scolarisés, personnes « au foyer », …

 

 

DOCUMENT 1 : Actifs occupés, chômeurs et inactifs

 

 

Comment lutter contre le chômage ? - TES - Cours Sciences ...

 

Cette définition du chômage pose problème du fait de l'augmentation des situations de sous-emploi* c'est-à-dire des situations intermédiaires ou transitoires dans lesquels les actifs travaillent moins en heures ou moins longtemps que la norme de l’emploi (« emploi typique »).

 

Le sous-emploi comprend les personnes actives occupées au sens du BIT qui remplissent l'une des conditions suivantes :        
- Elles travaillent à temps partiel, souhaitent travailler davantage et sont disponibles pour le faire, qu'elles recherchent activement un emploi ou non ;   
- Elles travaillent à temps partiel (et sont dans une situation autre que celle décrite ci-dessus) ou à temps complet, mais ont travaillé moins que d'habitude pendant une semaine de référence en raison de chômage partiel (chômage technique) ou mauvais temps. (Définition INSEE)

 

DOCUMENT 2 : Le halo du chômage

 

 

Questions : 
1) Explicitez comment a été construit ce document.   

2) Pourquoi le travail réduit volontaire se trouve dans cette intersection ?
3) Pourquoi le travail clandestin se trouve au centre du document ?          
4) Pourquoi ce document remet-il en cause le document 1 ?

 

Il s’agit d’un « brouillage » des catégories entre emploi, chômage et inactivité qui se développe notamment du fait du développement des emplois « atypiques » ou précaires (CDD, intérims, temps partiel subi, … ) ou des dispositifs d'aides au retour à l'emploi (contrats aidés, stages, formation).  On parle de halo du chômage.

 

Selon la définition que l’on donne au chômage, son chiffre, donnée politiquement « sensible », peut varier.

 

A partir de la définition BIT, l’INSEE calcule le nombre de chômeurs en France.

Exemple : Au quatrième trimestre 2019, le nombre de chômeurs diminue de 85 000 sur le trimestre, à 2,4 millions de personnes.
https://www.insee.fr/fr/statistiques/4309346

 

Mais Pôle emploi calcule aussi le nombre de chômeurs en fonction des inscriptions et donne un chiffre mensuel.

Exemple : Selon les chiffres d'avril 2020, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A en France est au plus haut niveau jamais depuis 1996 et enregistre, pour le mois dernier, sa plus forte hausse : +843 000 par rapport à mars, soit +22,6 %.    
https://www.franceinter.fr/economie/pole-emploi-843-000-chomeurs-en-plus-en-avril-hausse-historique

 

Notamment parce qu’il permet de faire des comparaisons internationales, c’est plutôt le chiffre au sens BIT de l’INSEE qui sert de référence. Mais le chiffre de pôle emploi est pertinent pour faire apparaître les évolutions instantanées du chômage en fonction de la conjoncture.

 

Dessine-moi l'éco - Comment mesure-t-on le chômage ?

 

 

B) Comment mesurer le taux de chômage et le taux d’emploi ?

 

Le taux de chômage* est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

 

En mars 2020, le taux de chômage au sens du BIT s'établit à 8,1% de la population active en France. Soit 2,4 millions de personnes au chômage.

https://www.lafinancepourtous.com/decryptages/politiques-economiques/economie-francaise/chomage-en-france-les-chiffres/  

 

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...          

 

DOCUMENTS 3 : Taux de chômage selon le diplôme, l’âge et le sexe

 

Le taux de chômage dans les îles de la Société s'élève à 14,7 % | La  Dépêche de Tahiti

 

 

 

Questions : 
1) Présentez mentalement les documents.      

2) Comment le taux de chômage est-il influencé par le diplôme, l’âge et le sexe ?

 

 

Les évolutions récentes du taux de chômage en France

 

Sur le long terme, la France est plutôt un pays en manque de main d'œuvre. Le chômage de masse est un phénomène récent. Depuis la crise de 74 et notamment depuis le début des années 80, le chômage augmente fortement pour atteindre 10% de la population active (3 M° d'actifs). Entre 95 et 2001, le chômage connaît une baisse très rapide (-1 M° de chômeurs). Cette baisse est compensée sur la période 2002-2005. Les crises de 2008 (crise financière des sub-primes) et 2020 (crise pandémique du Covid19) ont relancé le chômage dans les économies occidentales.

 

 

DOCUMENTS 4 : Evolution du taux de chômage en France depuis 2008

 

Graphique: Le taux de chômage au plus bas depuis 10 ans | Statista

 

Questions : 
1) Présentez le document.

2) Quelle tendance générale (trend) montre ce document ? 
3) Décomposez ce trend en périodes significatives. Qu’en conclure ?      
4) Comment se situe la France dans le contexte européen en 2019 (second document) ?

  

 

https://www.touteleurope.eu/actualite/le-taux-de-chomage-en-europe.html

 

 

Le taux d'emploi* d'une population ou d’une classe d'individus est calculé en rapportant le nombre d'individus de la classe ayant un emploi au nombre total d'individus dans la classe.

 

DOCUMENT 5 : Personnes en emploi (taux d'emploi) au sens du BIT - Ensemble des 15 à 64 ans - Données CVS

https://www.insee.fr/fr/statistiques/3532117?sommaire=3530678

 

Il peut être calculé sur l'ensemble de la population d'un pays, mais on se limite le plus souvent à la population en âge de travailler (généralement définie, en comparaison internationale, comme les personnes âgées de 15 à 64 ans), ou à une sous-catégorie de la population en âge de travailler (femmes de 25 à 29 ans par exemple).

 

Le taux d’emploi révèle, à la fois, la capacité des structures productives à mobiliser la main-d’œuvre potentielle et la capacité de l’économie à favoriser l'inclusion sociale des personnes par l’emploi.

Le taux d’emploi constitue un indicateur complémentaire au taux de chômage. Il renseigne, en effet, sur la capacité d’une économie à mobiliser réellement la main-d’œuvre. De fait, l’augmentation du taux d’emploi des États membres est un but poursuivi par l’Union européenne depuis la première mise en place de la stratégie européenne pour l’emploi (1997) et la stratégie Europe 2020 (2010), qui fixe un objectif précis de 75% pour l’année 2020 (Parlement européen, 2019). Néanmoins, cet indicateur ne renseigne ni sur la qualité des emplois occupés et la durée de travail effective des actifs comptabilisés comme occupés.

 

Tendance de fond depuis le milieu des années 1990, l’augmentation du taux d’emploi tient à une meilleure participation des femmes au marché du travail. Si le taux d’emploi des hommes (67,5 % en 2015) reste supérieur à celui des femmes (61,1 %), l’écart entre les deux s’est considérablement réduit depuis 1975. Il tient aussi à l’augmentation récente du taux d’emploi des seniors (48,8%), sous l’effet notamment des mesures prises pour augmenter l’âge de départ en retraite.

https://www.gouvernement.fr/indicateur-taux-emploi

 

 

DOCUMENT 6 : Evolution du taux d’emploi par tranches d’âge en France et dans l’Union européenne

 

 

 

DOCUMENT 7 : L’écart hommes-femmes reste important mais se réduit

 

 

Champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes âgées de 20 à 64 ans ayant terminé leurs études.

 Source : Insee, enquêtes Emploi 2003 à 2011.

 

Question :A l’aide des documents 5,6 et 7, décrivez les principales évolutions du taux d’emploi en fonction de l’âge et du sexe.

 

 

 

E312 : COMPRENDRE LE CHÔMAGE STRUCTUREL

 

Comprendre que les problèmes d’appariements (frictions, inadéquations spatiales et de qualifications) et les asymétries d’information (salaire d’efficience) sont des sources de chômage structurel. (A)

Comprendre les effets (positifs ou négatifs) des institutions sur le chômage structurel (notamment salaire minimum et règles de protection de l'emploi). (B)

 

4h

 

On peut distinguer différents types de chômage.

Le chômage conjoncturel* est le taux de chômage dû à un ralentissement temporaire de l’activité économique (la « conjoncture économique). C’est un chômage qui serait passager ou transitoire car lié aux fluctuations cycliques de l’économie qui peuvent être positives (vers le plein-emploi) ou négatives (hausse du chômage). Nous étudierons ce type de chômage dans le E321

Le chômage structurel* est lié à des mutations des structures de l’économie (démographiques, économiques, sociales, institutionnelles,  technologiques, etc.).

 

Le chômage structurel se comprend comme la part du chômage incompressible à court et moyen terme dans un contexte institutionnel donné. Cette forme de chômage est due à un déséquilibre durable du marché du travail.

 

C’est donc un chômage qui traduit une difficulté durable de la structure de l’économie d’un pays. Par exemple : des travailleurs pas assez formés dans un contexte de concurrence internationale sont au chômage car le système productif n’offre pas assez d’emplois pour ces travailleurs aux compétences inadaptées. Cette cause résulte d’une situation de longue période qui engage toute l’économie et la société (effort pour l’éducation, démographie, répartition des richesses, etc …).

=> C’est ce type de chômage que nous allons étudier ici.

 

 

A) Quelles sont les sources du chômage structurel ?
Les problèmes d’appariements et asymétries d’informations

 

Comprendre que les problèmes d’appariements (frictions, inadéquations spatiales et de qualifications) et les asymétries d’information (salaire d’efficience) sont des sources de chômage structurel.

 

 

=> Offre et demande de travail 

 

Pour comprendre cette approche, il faut faire référence à une approche du marché du travail telle que l’exprime les économistes de l’école néo-classique.

Pour les théoriciens néo-classiques, il existe un marché du travail qui permet de déterminer un salaire d'équilibre tel que O = D.

 

L'Offre de travail est déterminée par les travailleurs : c'est la quantité de travail que les travailleurs sont prêts à fournir à un prix donné. Elle augmente quand le salaire augmente : les travailleurs acceptent de travailler car les gains attendus de l'activité professionnelle surpassent la perte de loisirs (désutilité du travail).

La Demande de travail est déterminée par les employeurs : c'est la quantité de travail que les employeurs sont prêts à acheter à un prix donné.  Elle varie en fonction du prix du travail. Quand les salaires augmentent, le gain attendu (profit des entreprises) par l'embauche des travailleurs tend à diminuer (productivité du travail* : ce que rapporte à l'entreprise le travail effectué par un travailleur ou un ensemble de travailleur).

 

Les employeurs réduisent donc leur demande de travail quand les salaires augmentent. Elles embaucheront tant que ce que rapporte le dernier travailleur embauché (productivité marginale) est supérieur à son coût. Plus le coût du travail augmente et moins l'entreprise est incitée à embaucher.  

 

NB : Si les travailleurs sont les offreurs de travail, ils sont demandeurs d'emplois. Les travailleurs peuvent offrir leur travail mais les emplois sont « détenus » par les employeurs. Inversement, les employeurs sont demandeurs de travail mais offreurs d'emplois. Ici, nous en resterons à l'offre et à la demande de travail.

 

 

=> Qu'est-ce que le salaire ?

 

Le salaire* correspond au prix du travail. En théorie néo-classique, il constitue un accord entre employeur(s) et employé(s).

Dans ce raisonnement, du fait des conditions d'atomicité et de transparence notamment (modèle de la concurrence parfaite), aucun acteur du marché n'est capable à lui seul d'influencer les prix et les quantités échangés (pouvoir de marché) : tous les acteurs, travailleurs ou employeurs sont de « preneur de prix » et non pas faiseurs de prix. Ils « subissent » les conditions du marché.

 

 

=> L'équilibre sur le marché du travail

 

Le marché du travail en Europe dans la crise globale - L'économiste

 

Le marché s'autorégule : il existe un point d'équilibre E, c'est-à-dire un prix d'équilibre du travail tel que, à ce prix d'équilibre, toutes les offres et les demandes sont satisfaites. Ce niveau d'offre et de demande égalisées constitue la quantité d'équilibre.

 

 

=> Pourquoi y a-t-il du chômage structurel ? 

 

Les difficultés qui créent le chômage structurel sont des difficultés d’ajustement du marché du travail. Les conditions de l’offre de travail (exprimée par les travailleurs) et celle de la demande de travail (exprimée par les employeurs) ne correspondent pas.

 

Quelles sont les contraintes qui empêchent cette correspondance ?

 

1) Des « problèmes d’appariements» entre offre et demande de travail :

- des « frictions » : il s’agit d’un écart entre le nombre d’emplois offerts sur le marché du travail et le nombre de demande. Par ailleurs le nombre de travailleurs à un moment donné sur le marché du travail correspond à des variables démographiques qui ne sont pas forcément aux variables économiques qui déterminent le stock d’emplois disponibles à un moment donné.

-  des problèmes d’inadéquations spatiales : Les offres d’emplois ne sont pas forcément localisées là où se trouvent les demandeurs.

- des problèmes d’inadéquations de qualifications : Il s’agit, par exemple, de la structure des qualifications demandées par les employeurs qui peut évoluer et qui ne correspond plus à celle des travailleurs.

 

Chômage : état des lieux des offres d’emplois non pourvues
https://www.youtube.com/watch?v=fMImi5WGewc

"Les jeunes d'aujourd'hui ne veulent plus travailler !"    
https://www.youtube.com/watch?v=_6roNmQOzZQ

 

2) Les asymétries* d’information :

En économie, on parle d'asymétrie d'information* lors d'un échange quand certains des participants disposent d'informations pertinentes que d'autres n'ont pas.           

Le célèbre cas du marché d’occasion automobile est une illustration de ces asymétries qui peuvent empêcher le marché de trouver un équilibre (défaillances du marché).

 

 

 

Le marché du travail est particulièrement affecté par les problèmes d'asymétrie d'information : aléa moral et sélection adverse.

 

L'aléa moral est la situation qui découle du comportement opportuniste d'un agent quand son action n'est pas observée par son supérieur. Il concerne donc la qualité et la quantité du travail fourni dans l’emploi occupé.        
Concrètement, une fois le contrat de travail signé, un salarié peut diminuer sa productivité sans que son salaire n’en pâtisse. Pour l’inciter au travail, son employeur doit disposer d’une menace à brandir sous la forme d’un coût économique associé au licenciement. Les employeurs n'observent pas directement l'effort fourni par les travailleurs. Ils peuvent certes mettre en place des procédures de contrôle et surveillance, mais elles sont coûteuses et pas toujours efficaces. Par ailleurs, elles peuvent brider l'autonomie et l'initiative des salariés.

 

L'autre aspect des asymétries d'information concerne le recrutement : la sélection adverse ou anti-sélection se retrouve quand les caractéristiques des travailleurs ne sont pas observables. Les salariés connaissent leur compétence, mais les employeurs les ignorent avant l'embauche. Les compétences des travailleurs sont hétérogènes pour des raisons liées à des caractéristiques inobservées chez les individus, goût pour l'effort, adaptabilité, etc.

 

 

Comment réduire ces asymétries, c’est-à-dire ici, réduire le manque de certitude de l’employeur quant à l’attitude du salarié ?

En général, les asymétries d'information impliqueront que les entreprises doivent offrir des salaires supérieurs au salaire qui équilibre l'offre et la demande. On parle de salaire d’efficience*.

 

Ce salaire plus élevé résout partiellement à la fois le problème du recrutement et celui des incitations. Si le salaire est plus élevé que celui offert par les autres entreprises, l'entreprise peut attirer un plus grand nombre de salariés et les sélectionner en fonction de ses exigences de recrutement.

Par ailleurs, si les salaires sont plus élevés que dans les autres entreprises, les salariés tenteront de garder leur poste, ce qui est un facteur de productivité. Si le salaire est élevé, le travailleur tend à accroître sa productivité en intensifiant ses efforts, encouragé par la reconnaissance qui lui est ainsi accordée par l'employeur, ou de peur de perdre un emploi bien rémunéré. Il n'est alors pas nécessaire d'exercer un contrôle étroit des travailleurs, ce qui compense l'élévation du coût salarial. Le versement de primes et la progression du salaire à l'ancienneté sont aussi des formes de salaire d'efficience.

 

Les employeurs peuvent dès lors utiliser le salaire comme instrument de motivation, en fixant le niveau de salaire au-dessus du niveau de l'équilibre concurrentiel de façon à inciter le travailleur à accentuer son effort : c'est la logique du salaire d'efficience.           

 

 

 

Mais quel est l’impact de ces salaires « trop » élevés sur le chômage structurel ?

Ces salaires plus élevés que le salaire d'équilibre peuvent décourager les employeurs qui ne veulent ou peuvent proposer ces conditions à leurs employés ou recrues. Le salaire d’efficience pourrait ainsi contribuer au chômage structurel en créant une distorsion sur le marché du travail dans lequel le prix d’équilibre n’est plus le référentiel de l’embauche et du salaire.

 

 

Sources utilisées :  
https://www.vie-publique.fr/fiches/269999-chomage-structurel-et-chomage-conjoncturel
http://ses.webclass.fr/notion/chomage-structurel                

http://ses.webclass.fr/notion/salaire-efficience
Principes de microéconomie, Etienne WASMER, 2010.

 

 

 

B) Quelles sont les sources du chômage structurel ?
Les effets des institutions

 

Comprendre les effets (positifs ou négatifs) des institutions sur le chômage structurel (notamment salaire minimum et règles de protection de l'emploi).

 

Nous l’avons vu, dans cette approche, le marché du travail est pensé en termes d’équilibre entre les offres et les demandes. Dans ce cadre, le marché est un mode de régulation qui se suffit à lui-même : il s’autorégule. Son équilibre résulte de la libre confrontation des offres et des demandes, sans interventions extérieures au marché.

 

Cependant le travail n’est pas une simple marchandise. Dans nos sociétés, le travail est une institution économique, social et politique qui correspond à une histoire, une norme sociale et un cadre juridique, résultats d’enjeux politiques parfois conflictuels.

 

Le marché du travail : https://www.youtube.com/watch?v=3q_h00oUsLU

 

Le contrat de travail* est un type de contrat par lequel une personne (employée) s'engage à effectuer un travail pour un autre employeur moyennant une rémunération. Ce document peut se présenter comme un accord entre 2 parties égales et librement engagées dans un cadre d’une approche libérale de la liberté du travail. Il s’agirait alors d’une forme de transaction.

 

En fonction des systèmes juridiques la notion de contrat ne recouvre pas exactement les mêmes choses. Du point de vue de la doctrine française, les trois éléments constitutifs du contrat de travail sont la prestation de travail, la rémunération, et le lien de subordination juridique.

Parler de « travail » doit donc aussi se comprendre dans un cadre institutionnel : le contrat de travail doit respecter des règles collectives et notamment juridiques, celles du code du travail.

 

Le code du travail : https://www.youtube.com/watch?v=j9_cziSOCRc

 

 

=> Ces règles institutionnelles peuvent avoir des effets positifs

 

Par exemple, l’existence d’un salaire minimum assure au travailleur un minimum de rémunération de son travail, un salaire « décent » qui doit lui permettre d’accéder aux besoins de première nécessité et à la norme de consommation de sa société. Sans ce prix plancher du travail, la négociation employeur-employé serait inégale au profit d’un niveau de salaire très bas.          
Du côté de l’employeur, ce salaire minimum facilite aussi l’embauche et la grille interne des salaires puisqu’il constitue une base non négociable et un référentiel commun.

 

Pourquoi existe-t-il un salaire minimum ? - 1 jour, 1 question :
https://www.youtube.com/watch?v=hSm6N_n42ls

 

Le travail se déploie aussi dans un cadre horaire strict, à partir duquel le travailleur peut bénéficier d’heures supplémentaires, elles aussi réguler. Pour l’employeur, ce temps de travail garantie aussi la productivité du salarié car il est calculé de manière à préserver la santé et limiter la fatigue.

L’existence de règles de protection de l'emploi notamment dans le cadre du CDI permet de garantir au salarié des indemnités si l’emploi est rompu par l’employeur. Mais l’employé s’assure par le CDI de la fidélité et de l’assiduité du travailleur, plutôt que de devoir rembaucher en permanence.

 

=> Ces règles institutionnelles peuvent avoir des effets négatifs sur le chômage structurel

 

Pour expliquer le chômage structurel, on peut évoquer le rôle pervers d’institutions qui ne sont plus adaptées aux nouvelles caractéristiques de l’économie : législation devenue trop rigide (pour embaucher et licencier par exemple) face aux mutations rapides (des marchés, des emplois) que subissent les entreprises et qui leur demande une certaine flexibilité. On parle alors de rigidités* du marché du travail, c’est-à-dire des interventions extérieures qui l’empêchent de trouver un équilibre.

 

Par exemple, l’existence d’un salaire minimum contribue à alourdir le coût du travail, notamment pour les emplois les plus soumis à la concurrence des pays à bas salaire. Ce renchérissement du prix du travail tend à décourager la demande de travail et provoque un chômage structurel.

 

 

 

 

 

Le salaire minimum est-il responsable du chômage ?
https://www.youtube.com/watch?v=1Rl6gWNqK50

 

Le code du travail fixe un cadre horaire qui ne correspond pas forcément à la situation des entreprises qui veulent plutôt moduler le temps de travail selon leur activité (annualisation, recours au heures supplémentaires, réorganisation de la journée de travail, travail du dimanche, …). Le code du travail encadre ses aménagements, ce qui peut empêcher l’embauche.

 

La protection de l'emploi notamment dans le cadre du CDI provoque une incertitude pour l’employeur dès lors qu’il n’est pas sûr des coûts induits par un licenciement dès lors qu’il anticipe une baisse d’activité ou veut licencier un travailleur pas assez productif. Dans ce contexte, embaucher un salarié en CDI comporte un risque.

 

Faut-il assouplir le code du travail ? 
https://www.youtube.com/watch?v=asMOelaCKu8

 

L’existence d’un code du travail trop « rigide » peut ainsi contribuer au chômage structurel en décourageant la demande de travail.

 

 

 

 

Le dessin de la semaine - Bienvenue sur le site du Groupe Jean Trial



15/11/2019