E1.1 : Quelles sont les sources de la croissance ?
SCIENCE ECONOMIQUE
E1 : SOURCES ET DEFIS DE LA CROISSANCE
E1.1 : Quelles sont les sources de la croissance ?
Questionnements |
Objectifs d’apprentissage |
Quels sont les sources et les défis de la croissance économique? |
- Comprendre le processus de croissance économique et les sources de la croissance : accumulation des facteurs et accroissement de la productivité globale des facteurs; comprendre le lien entre le progrès technique et l’accroissement de la productivité globale des facteurs.(E111)
-Comprendre que le progrès technique est endogène et qu’il résulte en particulier de l’innovation; savoir que l’innovation s’accompagne d'un processus de destruction créatrice (E112)
-Comprendre comment les institutions (notamment les droits de propriété) influent sur la croissance en affectant l’incitation à investir et innover. (E113)
1 semaine (6h) |
E111 : Les sources de la croissance : le rôle des facteurs de production
Comprendre le processus de croissance économique (A) et les sources de la croissance : accumulation des facteurs (B) et accroissement de la productivité globale des facteurs (C); comprendre le lien entre le progrès technique et l’accroissement de la productivité globale des facteurs (D).
4h
A) Que désigne le "processus de croissance" ?
Méthode : "croissance" + "processus"
La croissance* est l’augmentation de la richesse créée par une économie, mesurée à l'aide du taux de variation entre 2 périodes d’un indicateur, le produit intérieur brut (PIB).
En général, cette augmentation est "durable" et "soutenue".
Pour mesurer la croissance, on calcule l'évolution au cours du temps d'un agrégat de la comptabilité nationale : le produit intérieur brut (PIB)* : indicateur de la richesse produite dans un pays par toutes les unités de production résidentes au cours d'une année.
Le PIB est égal à la somme des valeurs ajoutées (VA)* des unités de production résidentes.
On calcule les évolutions de la croissance grâce au taux de variation du PIB :
Tx = (PIB t1 – PIB t0) / PIBt0.
Par exemple, le « taux de croissance » de la France en 2018 mesure la variation entre le PIB 2017 et le PIB 2018. Le taux de croissance est de +1,7% en France en 2018 contre + 2,4% en 2017.
CROISSANCE* => PIB* => VA*
La valeur ajoutée* est la richesse effectivement créée par une unité de production, sa contribution à la richesse de la nation.
Pour les entreprises, si la production est entièrement vendue, elle correspond à la valeur du chiffre d'affaires (CA) diminuée de tout ce que l'entreprise a acheté à d'autres entreprises et qui a été détruit ou transformé au cours de la production (les consommations intermédiaires ou CI).
VA=CA-CI
On obtient le produit intérieur brut (PIB) en additionnant les valeurs ajoutées. Le PIB mesure donc la richesse créée par l’ensemble des producteurs situés sur le territoire national.
Valeur ajoutée - explication facile et neutre
Le PIB intègre la production marchande, évaluée aux prix de marché, et la production non marchande des administrations, mesurée par les coûts de production à défaut de prix de marché des services non marchands.
La production marchande mesurée par le PIB marchand (entreprises privées ou publiques) est celle qui s'échange sur un marché à un prix.
La production non marchande mesurée par le PIB non marchand (les administrations) regroupe l'ensemble des services rendus à titre gratuit ou à un prix inférieur au coût de production.
PIB = PIB marchand + PIB non marchand.
Remarque : Il est délicat de chiffrer la contribution réelle des services non marchands et de l'administration publique à la richesse économique, la pratique étant d'intégrer simplement leurs coûts de production au PIB.
Le PIB par habitant est un Indicateur quantitatif de la richesse moyenne des habitants d'un pays : PIB / nombre d'habitants
Il évalue le revenu dont dispose en moyenne les habitants d'un pays. Le niveau de vie permet ainsi de comparer des économies entre elles en gommant l'effet de taille. (Exemple : Chine/ France)
La notion de croissance est centrale dans les économies de marché : elle est l'objectif principal des politiques économiques. En effet, une forte croissance signifie, en général, une amélioration du niveau de vie des habitants, une hausse de la consommation, une production de masse, des créations d'emplois, une évolution des structures sociales et politique, … On parle de « cercle vertueux » de la croissance. On peut alors considérer la croissance comme un "processus", c'est-à-dire une suite d'effets qui s'enchaînent positivement (cercle vertueux) ou négativement (cercle vicieux : récession, dépression).
DOCUMENT 1 : La croissance en France depuis 2019
Questions :
1) Présentez le document.
2) Que signifie la donnée -7,7 en 2020 ?
3) Quelle tendance générale (trend) présente le document ?
La croissance
Dessine-moi l'éco : Qu'est-ce que le Produit Intérieur Brut (PIB ...
B) Montrer que l’accumulation des facteurs de production peut contribuer au processus de croissance économique
Méthode : "croissance" + "facteurs de production" + "accumuler"
Le travail et le capital sont des facteurs de production* c'est-à-dire les ressources, matérielles ou non, utilisées dans le processus de production de biens et de services. Concrètement, le travail représente les travailleurs employés de l'unité de production ; le capital représente les machines, les locaux, les brevets, les véhicules, …Contrairement aux CI, les facteurs de production sont réutilisables après avoir produit.
Les économistes schématisent le niveau de la production (Q) grâce à la fonction de production qui peut donc s'écrire Q= f (T, C)
Que signifie cette fonction ?
Cela signifie que pour produire une quantité de produits Q, il faut combiner une certaine quantité de travail (T) et une certaine quantité de capital (C).
Le travail est une activité humaine qui concourt à la réalisation de la production de biens et services en vue de satisfaire des besoins. En analyse économique, le travail productif est celui qui donne lieu à une rémunération. Du point de vue de la production, le capital correspond à l'ensemble des biens destinés à produire d'autres biens et services.
L'investissement* consiste en l'achat de moyens de production nouveaux dans le but de modifier le capital technique dans le but de remplacer des machines devenues obsolètes (investissement de remplacement), d'augmenter le niveau de la production (investissement de capacité) et/ou d'améliorer la qualité de la production (investissement de productivité).
Selon la fonction de production, la croissance peut donc être obtenue en accumulant les facteurs de production, c'est-à-dire en augmentant les quantités de facteurs travail et de capital utilisées : c’est une approche QUANTITATIVE. On parle de croissance « extensive ».
Dans cette approche, la croissance augmente quand les quantités de T et de C augmentent. Mais cette approche QUANTITATIVE est insuffisante.
En effet, à ces aspects quantitatifs, il faut ajouter des aspects qualitatifs (avec quelle efficacité sont utilisés ce travail et ce capital ?). Ces aspects qualitatifs introduisent la notion de productivité.
C) Montrez que la croissance peut résulter de l’accroissement de la productivité
Méthode : "productivité" => croissance
Pour augmenter la croissance, il ne suffit pas d'augmenter les quantités de travail et de capital utilisées, il faut que la productivité du T et la productivité du C augmentent.
Estimer l'efficacité des facteurs de production, c'est en calculer la productivité. La productivité* désigne le rapport entre les quantités produites par un pays, une entreprise, … (Q) et les quantités de facteurs de production utilisées pour réaliser cette production.
On pourra calculer une productivité du Travail : Pté = Q/T
On pourra calculer une productivité du Capital : Pté =Q/C
Quand la productivité augmente (T, C), cela signifie qu'une entreprise ou une économie parvient à produire en moyenne plus de biens et de services avec les mêmes quantités de travail et de capital. Elle peut ainsi satisfaire plus de consommateurs, baisser les prix, augmenter les salaires, utiliser les gains pour investir, … Ces éléments permettent de soutenir la croissance.
Ici, la croissance est obtenue sans augmenter les quantités de travail et de capital utilisées (cf. 111B) et grâce à la productivité. Cette approche plus qualitative aboutit à une croissance « intensive ».
DOCUMENT 2 : Taux de croissance du PIB et de la productivité horaire du travail
Champ : France.
Source : d'après données OCDE, 2017.
Questions :
1) Présentez le document.
2) Comparer l’évolution des 2 courbes. Que peut-on en conclure ?
D) Montrez que la croissance peut résulter de l’accroissement de la productivité globale des facteurs (PGF)
Méthode : "PGF"=> "Progrès technique" + "PGF" => "croissance"
Quand on étudie les sources de la croissance, l’apport du travail et du capital ne permettent pas à eux seuls d’expliquer la croissance : il y a un « résidu », un reste que les économistes appellent productivité globale des facteurs. Il faut identifier l’origine de cette PGF.
Document 3 :
Croissance du PIB et contributions à la croissance, en 2016
Pays |
Contribution à la croissance |
Taux de croissance |
||
Travail |
Capital |
PGF |
PIB |
|
Allemagne |
0,5 |
0,3 |
1,2 |
2,0 |
Corée du Sud |
0,3 |
1,2 |
1,3 |
2,8 |
États-Unis |
0,9 |
0,5 |
0,0 |
1,4 |
Finlande |
0,3 |
0,1 |
1,8 |
2,2 |
France |
0,1 |
0,5 |
0.5 |
1,1 |
Nouvelle Zélande |
2,5 |
0,9 |
0,1 |
3,5 |
Royaume-Uni |
1,9 |
0,4 |
-0,3 |
2,0 |
Source; OCDE, 2018,
Questions :
1) Présentez le document.
2) Dans quel sens se lit le document ?
3) Que nous apprennent les données de la France ?
4) Classez les pays selon leur contributeur à la croissance dominant. Qu’en conclure quant à leur niveau de croissance ?
Le progrès technique* est le résultat d'une amélioration générale des performances d'une économie. Le PT se caractérise en général par une suite d'innovations significatives.
L’apport du PT à la croissance se mesure grâce à un indicateur : la productivité globale des facteurs* (PGF) : Pté = Q / (T+C). La PGF mesure en général la contribution du progrès technique à la croissance.
Transition (ouverture) : la contribution du PT à la croissance mesurée par la PGF nous amène à interroger le rôle du PT dans la croissance : en quoi le PT est source de croissance ?
=> E112B : Comment la PGF contribue-t-elle à la croissance ?
E112 : Les sources de la croissance : Progrès technique et innovations
Comprendre que le progrès technique est endogène (A) et qu’il résulte en particulier de l’innovation (B). savoir que l’innovation s’accompagne d'un processus de destruction créatrice (C).
2h
A) Montrez que le progrès technique est endogène
Méthode : "Progrès technique" + "endogène"
Le progrès technique* est le résultat d'une amélioration générale des performances d'une économie. Le PT se caractérise en général par une suite d'innovations significatives.
ENDOGENE ?
Dans son sens général, il signifierait "qui vient de l'intérieur" (et s'oppose à "exogène").
Dans le contexte économique, il signifierait que les inventions qui permettent le progrès technique "viennent de l'intérieur", c'est-à-dire qu'elles sont construites par l'économie elle-même, plus précisémemmnt les agents économiques qui agissent dans l'économie.
On dit alors que le PT constitue un processus "endogène", un réseau d'effets produits de manière interne à l'économie.
Comment les acteurs de l’économie rendent-ils le PT "endogène" ?
Il s'agit de prépaer aujourd'hui le PT de demain, anticiper dès maintenant les innovations qui permettront le PT futur.
Les acteurs de l'économie doivent donc dès aujourd'hui utiliser une partie d ela richesse créée (= le PIB) pour INVESTIR en recherche-développement (RD).
En termes économiques, on parlera d'une accumulation du capital technique et technologique, source de progrès technique.
PIB => Investissement en RD => accumuler du capital technique et technologique => innovations => PT futur
(= Un processus ENDOGENE) |
Le capital*, en général, désigne le stock de biens et de services qui, combinés au travail, permettent d'augmenter la productivité du travail ou d'obtenir d'autres biens (Bâtiments, machines et équipements techniques utilisés dans la production, auxquels s'ajoutent les stocks de matières premières et de produits semi-finis et finis).
Il regroupe l'ensemble des moyens matériels de production (capital physique* : machines, locaux, véhicules, outils) mais des moyens immatériels de production (capital technologique* : les brevets, les secrets de fabrication, le savoir-faire, la Recherche-Développement et le système de partage de la connaissance).
Quand on décide de modifier le capital physique, on parle d'investissement. L'investissement productif privé, qui permet l'accumulation du capital physique et la mise en oeuvre de l'innovation technologique, modernise le stock de capital, ce qui en élève la productivité.
Par exemple, les dépenses de recherche et développement (RD) engagées pour innover, considérées comme de l'investissement immatériel, contribuent aussi à accroître durablement le potentiel productif. La dépense intérieure de recherche et développement (DIRD) correspond aux travaux de recherche et développement exécutés sur le territoire national quelle que soit l'origine des fonds. Une partie est exécutée par les administrations, l'autre par les entreprises.
DOCUMENT 4 (2018)
Bilan : L’idée est ici de considérer que le progrès technique qui va soutenir la croissance (111C) est endogène c’est-à-dire le résultat de choix des acteurs économiques qui préparent par leurs investissements les innovations et donc la croissance future. Le progrès technique est donc endogène : ce sont les structures internes de l’économie qui lui permettent de se développer.
B) Progrès technique et innovation
Dans cette section, en lien avec le programme, nous aurons à répondre à 3 questions :
1) Montrez que le progrès technique résulte de l’innovation
2) Expliquer le lien entre progrès technique et la productivité globale des facteurs
3) Comment la PGF contribue-t-elle à la croissance ?
ou Comment le PT et les innovations contribuent-ils à la croissance ?
1) Montrez que le progrès technique résulte de l’innovation
Méthode : "Progrès technique" + "innovation" + "résulte"
Le progrès technique est le résultat (= résulte) d'un ensemble d'innovations, résultat des efforts de recherche de l'économie ou d'une entreprise, et du niveau de qualification des travailleurs.
Pour comprendre la relation entre innovation et PT, il faut repartir du caractère endogène du PT.
Les acteurs de l'économie utilisent aujourd'hui une partie de la richesse créée pour accumuler du capital technique et technologique. Il s'agit donc de préparer les technologies futures en investissant en RD. La DIRD mesure cet effort au niveau national.
Que produisent ces RD ?
Elles aboutuissent à des innovations.
Une innovation* est la mise en œuvre économique d’une idée nouvelle. L'innovation peut concerner l'apparition de produits nouveaux sur un marché (innovation de produit*) ou la mise en place d'un procédé nouveau dans la production (innovation de procédé*).
Ce sont ces 2 types d'innovations qui construisent le PT.
Ainsi, les innovations de procédé modifient en les améliorant les techniques de production : organisation du travail, recours à de nouvelles matières premières ou nouvelles énéregies substituables, économies de matière ou de l'énérgie, nouveaux types de services et d'emploi, développement d'internet pour le ecommerce (cf Uber), ...
CHAPLIN - Les temps modernes - extrait pour analyse DNB - YouTube
De leur côté, les innovations de produit permettent de lancer de nouveaux moyens de production ou des biens de consommation qui favorisent le cadre économique et améliore les modes de vie : développement des outils de téléphonie, les voitures éléctriques, ...
L'imprimante 3D , une innovation qui peut tout bouleverser ...
toute l'histoire d'Apple - YouTube
DOCUMENT 5 : Progrès technique et mode de vie
Le terme « numérique » provient de l’électronique grand public. Les personnes se sont massivement équipées, elles inventent à vive allure de nouvelles manières de s’informer, de consommer. Les impacts deviennent réellement transversaux, avec des changements qui concernent aussi bien l’industrie que les services, le bâtiment ou l’agriculture. Selon le MIT*, 47% des emplois américains vont disparaître ou être profondément transformés par le numérique […]. L’incidence de la technologie sur l’économie se diversifie et se complexifie.
Source : « La nouvelle grammaire du succès : la transformation numérique de l’économie française », Philippe LEMOINE, Rapport au gouvernement, novembre 2014.
*MIT : Institut de technologie du Massachusetts, Université et institut de recherche américain situé à Boston.
Questions :
1) Présentez le document.
2) Repérer dans le texte une citation qui justifie le titre.
Investissements en RD (PT endogène) => innovations produits/procédés => amélioration générale des strcutures éconoiques et des modes de vie => PT
2) Expliquer le lien entre progrès technique et la productivité globale des facteurs
Le PT* a une incidence sur les façon de produire, d'organiser la production (innovations de procédé*) ; le PT a une incidence sur la connsommation en apportant des modes de consommation nouveaux fondés sur des biens et des services innovants (innovations de produit*).
Il doit donc contribuer à la croissance grâce à ces effets sur la production et la consommation.
Cet apport est mesuré par la PGF.
3) Comment la PGF contribue-t-elle à la croissance ?
ou Comment le PT et les innovations contribuent-ils à la croissance ?
PGF*, Croissance*, PT*
Répondre à cette question, c'est faire le lien entre les 2 types d'innovations et la croissance.
C'est souvent l'innovation qui permet de soutenir les gains de productivité (hausse de la productivité globale des facteurs) donc la croissance d'une économie.
Comment ces gains se traduisent à l'ensemble de l'économie ?
Invention => Innovation de procédé => amélioration des techniques de production => hausse de la productivité => baisse des coûts de production => hausse des débouchés et/ou des profits => hausse de la production (croissance) et de l'investissement => emploi => …
Invention => Innovation de produit => nouveaux besoins chez les consommateurs => hausse de la demande => hausse de la production => croissance
INNOVATIONS (Produit, Procédé) = PT => CROISSANCE
=> Construire un schéma récapitulatif des 3 questions.
C) Montrez que l’innovation peut s’accompagner d'un processus de destruction créatrice
Méthode : "innovation" (PT) + "destruction créatrice"
La croissance n'est pas un processus continu. Elle est fluctuante. On appelle fluctuations économiques l'ensemble des mouvements de ralentissement ou d'accélération du rythme de la croissance économique. Le repérage des fluctuations s'opère grâce à des séries statistiques (annuelles, trimestrielles, mensuelles) qui portent sur le volume de la production, les prix, le chômage, le niveau des stocks, les carnets de commande des entreprises, etc.
Quand ces fluctuations tendent à se répéter dans le temps, on parle de cycles économiques. Une approche cyclique des variations économiques repère en général les phases suivantes du cycle :
La croissance effective est instable : à des périodes de croissance soutenue (expansion), succèdent des périodes de forts ralentissements, voire de recul de l'activité productive pendant une période plus ou moins longue (récession voire dépression).
Au sens strict, le terme de « crise » désigne le point de retournement à la baisse de l'activité économique ; au sens large, il désigne l'ensemble de la période au cours de laquelle l'activité est déprimée, le chômage élevé, etc. ; la crise se termine alors grâce à la « reprise ». La récession survient lorsque la croissance économique est négative pendant au moins six mois consécutifs. Lorsque la baisse de la production se prolonge, par exemple sur plusieurs années, on assiste à un phénomène de dépression économique.
Une crise économique est une dégradation brutale de la situation économique d'un pays ou d'une zone économique, conséquence d'un décalage entre la production et la consommation. Elle se traduit en général par une forte augmentation du chômage, par une baisse du PIB (Produit Intérieur Brut), un accroissement du nombre de faillites, une baisse du pouvoir d'achat, par une instabilité des prix (déflation ou inflation), …
L’économiste Joseph Schumpeter a particulièrement étudier les cycles économiques du capitalisme depuis la révolution industrielle (« Capitalisme, socialisme et démocratie »,1947). Il constate que la croissance connaît des cycles de 50 ans qui peuvent s’expliquer par le progrès technique qui apparaît par « vagues d’innovations majeures ».
On constate qu’entre 2 vagues, la période de récession est marquée par un double processus : alors que les innovations cessent de tirer la croissance (« destruction »), elles sont peu à peu supplantées par de nouvelles innovations (« création »). C’est le phénomène de destruction créatrice.
La destruction créatrice* est le processus de disparitions d’activités productives remplacées par de nouvelles activités du fait du progrès technique.
Pour Schumpeter, l’innovation et le progrès technique constitue la dynamique du capitalisme : celui-ci est sans cesse bouleversé par des innovations qui rendent obsolètes les techniques et technologies anciennes au profit des nouvelles vagues d’innovations. L’innovation peut s’accompagner de destruction créatrice.
E113 : Les sources de la croissance : Les institutions influent sur la croissance
Comprendre comment les institutions (notamment les droits de propriété) influent sur la croissance en affectant l’incitation à investir et innover.
1h
Comment les institutions favorisent-elles l’investissement et l’innovation ?
Méthode : "investissement" + "innovation" + "institutions"
Certaines institutions contribuent à la croissance économique parce qu’elles défendent un cadre réglementaire et un système judiciaire qui permettent le respect des droits de propriété. Le droit de propriété est considéré comme un droit démocratique fondamental car il assure à un possédant la liberté d’usage et la protection du bien dont il est possesseur. Le droit de propriété* reconnaît à toute personne qui possède légitimement un bien d'en jouir librement dans le respect de la loi.
Parmi ces droits, on peut notamment citer le droit de propriété intellectuelle qui protège les droits d’un innovateur sur son innovation via un brevet. L’idée du brevet est d’inciter à l’investissement et à l’innovation. En effet, il attribue à son détenteur un droit d’exploitation économique exclusif de l’innovation. Cela signifie que pendant la durée du brevet, son détenteur peut bénéficier d’une « rente de monopole » puisqu’il est le seul à pouvoir exploiter l’innovation. Cet avantage, source de profits, constitue donc une incitation à investir en recherche et développement car l’innovation peut rentabiliser les investissements engagés.
DROITS DE PROPRIETE (Brevets) => INVESTISSEMENT => INNOVATIONS (PT) => CROISSANCE
DOCUMENT 6 : Les caractéristiques du brevet
Au sens de la propriété industrielle, le brevet protège une invention technique, c'est-à-dire un produit ou un procédé qui apporte une nouvelle solution technique à un problème technique donné.
En effet, vous ne pouvez pas protéger une idée par un brevet ! Seuls les moyens techniques mis en œuvre pour la concrétiser le seront.
[…]
- En déposant votre brevet à l'Institut national de la propriété intellectuelle vous obtenez un monopole d'exploitation* sur le territoire une durée maximale de 20 ans.
- Vous êtes ainsi le seul à pouvoir l’utiliser et vous pouvez interdire toute exploitation (utilisation, fabrication, importation...) de votre invention effectuée sans votre autorisation. Vous pouvez poursuivre les contrefacteurs2 devant les tribunaux.
- Le brevet renforce la valeur de votre entreprise [...].
- II vous donne les moyens de conquérir de nouveaux marchés par des dépôts à l'étranger et des concessions de licence.
- Grâce au brevet, vous rentabilisez une partie de la recherche effectuée et générez des revenus.
Source : Brochure « Protéger ses créations » Institut national de la propriété industrielle (INPI), mars 2013.
* Personnes qui exploitent une invention sans l’autorisation de l’inventeur.
Questions :
1) Présentez le document.
2) Quels sont les avantages attendus du brevet ?
3) En quoi ces avantages peuvent-ils être une incitation à innover ?
4) Quelles sont les limites du brevet pour l’entreprise ? pour l’économie ?
DOCUMENT 7 : Nombre de dépôts* et évolution entre 2015 et 2016 (en %) en France
Source : Institut national de la propriété industrielle, janvier 2017.
* un dépôt correspond ici à une demande de droit de propriété intellectuelle.
Questions :
1) Présentez le document.
2) Quelles sont les indicateurs utilisés dans ce document ? De quoi sont-ils des indicateurs ?
3) Montrez que les institutions peuvent soutenir l'investissement et l'innovation
De plus, les institutions des pays démocratiques assurent le respect de la propriété et notamment de la propriété intellectuelle. Elles permettent par conséquent aux agents économiques de former des anticipations, de réaliser des investissements en R&D puisque leurs droits de propriété seront garantis. Elles fournissent ainsi un cadre institutionnel favorable à la croissance. A contrario, dans les pays les moins avancés, faute d’institutions adaptées, de règles de la protection de la propriété intellectuelle clairement établies, mais aussi de marchés financiers développés, de stabilité politique, les investissements, notamment en R&D, ne peuvent être réalisés et la croissance s’en trouve limitée.
ANNEXE SAVOIR-FAIRE : LES OUTILS QUANTITATIFS EN SES AU BAC AUTOUR DU PIB :
Objectifs d'apprentissage - applications sur le PIB