Billy Eliot (2000 - Stephen Daldry) : La socialisation différenciée
Billy Elliot
2000
Un film de Stephen Daldry
Durée : 110 minutes
Billy Elliot est une comédie dramatique britannique réalisée par Stephen Daldry. Le film est sorti le 29 septembre 2000 au Royaume-Uni et le 20 décembre 2000 en France. Il a été présenté au festival de Cannes à la Quinzaine des réalisateurs en 2000 sous le titre Dancer avant de changer de titre pour son exploitation en salles. Il a obtenu quatre British Independent Film Awards en 20001, un prix lors du Motovun Film Festival 2000, trois British Academy of Film and Television Arts 2001, un London Critics Circle Film Award et un Amanda Award.
Le film s’inscrit dans la tradition du cinéma réaliste britannique, dont l’un des maîtres est l’anglais Ken Loach.
Synopsis :
Dans le Nord-est de l'Angleterre en 1984, Billy Elliot est un jeune garçon de onze ans qui habite dans une petite ville minière du comté de Durham avec son père Jackie, son frère aîné Tony et sa grand-mère, sa mère étant décédée. Comme tout le voisinage, Jackie et Tony font le même métier : mineur.
Fierté et dignité : les mineurs en grève doutent de leur avenir
Billy quant à lui, va encore à l'école puis fait de la boxe après la classe. En effet son père le pousse à ce sport, dans lequel il a excellé et qu’il considère comme digne d’un jeune garçon. Jackie et Tony se sont engagés dans une grève générale pour défendre les salaires des mineurs. Mais Billy n'aime pas beaucoup la boxe et présente soudain une curiosité pour le cours de danse qui partage désormais le local avec son club et constitué uniquement de filles.
Être ou ne pas être : telle est la question
L’avis du prof :
C’est un film magistral ; de ces rares œuvres qui mêlent émotion humaniste, qualité artistique et questionnement philosophique. Le destin de Billy Elliot est un apprentissage complexe de la liberté, du droit à être soi, vraiment soi.
Défier le père pour être vraiment le fils
Car Billy est d’abord bloqué dans ce qu’on attend de lui : l’héritier de son père, de son destin social et d’une certaine conception de ce qu’est un homme, dans son affirmation virile. Mais Billy sent qu’il y a quelque chose qui cloche : ce monde est en train de mourir, avec ses valeurs, ses repères économiques et sociaux et surtout, il y un appel en lui vers autre chose. Le souvenir de sa mère agit comme un messager secret qui murmure à l’oreille des envies de musique, de danse : de beautés qui bouleversent tout un monde de certitudes conformistes et dépassées.
Se transformer en cygne pour mettre fin à la malédiction
Billy va donc devoir lutter contre. Contre les stéréotypes sexistes, contre cette fermeture culturelle à laquelle il serait condamné, contre son destin de prolétaire obsolète, contre son père, homme digne mais perdu dans une existence qui n’a plus de direction. C’est donc l’invention d’une liberté qui se propose ici comme une aventure, une épopée.
Billy seul contre tout !
Le film permet d’illustrer le concept de socialisation différenciée : par le genre puisque Billy doit rompre avec ce qui est considéré comme viril et pour lequel la danse est un choix provocateur ; par le milieu social aussi puisque le monde de la danse est un monde « bourgeois » (Billy découragé insulte sa professeure en ces termes) pour lequel il ne dispose pas des codes. L’audition du père et du fils à L’Académie Royale illustre cette distance sociale que le talent du garçon devra rompre.
Acculturation : rompre avec ses codes pour en acquérir d’autres
Source utilisée :
Voir aussi :
Fred Astaire, évoqué dans le film, est l'icone de la danse au cinéma. Juste 2 illustrations.
Avec Cid Charisse dans "Tous en Scène" (1953)
Mariage royal (Royal Wedding) 1951
Gène Kelly est l'autre grande figure masculine des "Musicals" ("Chantons sous la pluie", 1952) :
https://wwvv.filmstoon.xyz/film/autre/248973-billy-elliot-cocircteacut.html